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- Lutte ouvrière n°1800
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Leur société
Fillon veut lutter contre le chômage... en facilitant le licenciement des plus de 50 ans
Le ministre de l'Emploi Fillon a annoncé sa volonté de remettre en cause les pénalités financières appliquées aux patrons licenciant leurs salariés âgés de plus de 55 ans. Le plus indécent est qu'il s'est permis d'annoncer son projet au nom " de la lutte contre le chômage " des plus de 50 ans !
En effet il existe depuis des années un dispositif appelé " contribution Delalande ", du nom du député de droite qui l'avait proposé, qui imposait une taxation substantielle de plusieurs dizaines de milliers de francs à l'employeur qui licenciait un de ses salariés âgés de plus de 55 ans en dehors du système des préretraites FNE. Cette disposition répondait en principe au fait que les patrons usaient et abusaient des licenciements de travailleurs qu'ils trouvaient trop usés, par rapport à l'intensification des cadences qu'ils voulaient imposer, et touchant des salaires trop élevés, car en fin de carrière.
Cette contribution a été mise en place pour justifier le fait de ne pas légiférer de façon explicite sur l'interdiction du licenciement des plus de 55 ans et de se contenter de recommandations de principe, sans portée. Aujourd'hui, si le gouvernement confirme dans les faits sa volonté de supprimer le seul barrage existant au licenciement des plus de 55 ans, on peut s'attendre à une augmentation catastrophique du nombre de licenciés. Fillon a le culot de dire que c'est cette disposition qui bloquerait l'emploi des plus de 50 ans. Il se moque décidément du monde. Toutes les facilités pour licencier n'ont jamais eu d'autre effet que d'encourager les patrons à licencier à leur guise.
Il faut rappeler que c'est dans cette catégorie de salariés, malgré les toutes petites protections existantes, qu'on compte le plus grand nombre de chômeurs de longue durée. C'est tellement connu que l'ANPE et les statistiques ministérielles ont créé une catégorie spécifique, celle des chômeurs de longue durée de plus de 50 ans. Aussi la suppression de la contribution Delalande, proposée par Fillon est d'autant plus odieuse que la situation des chômeurs de plus de 50 ans se trouve déjà gravement précarisée par le dernier accord sur l'Unedic. La durée d'indemnisation de cette catégorie, la plus fragile, la plus dans la ligne de mire des patrons, a été diminuée de 33 % pour les uns et de 50 % et plus pour les autres. Tous les autres systèmes de protection des chômeurs âgés ayant déjà été supprimés, sous la gauche, à la fin 2001...