Raffarin s'est déclaré favorable à un allégement de l'impôt sur la fortune, à condition, dit-il, que " cette mesure vienne soutenir la croissance et l'emploi. ". On connaît la chanson, et le refrain, qui sont toujours les mêmes.

Depuis sa création, cet impôt écorne à peine - et de moins en moins - la richesse des plus fortunés. Il l'écorne d'autant moins qu'au fil des ans des plafonds et des exonérations sont venus en limiter la portée. À titre d'exemple, en 1998, l'ISF n'a rapporté que 11 milliards de francs à l'État, contre 303,9 milliards pour l'impôt sur le revenu et 641,9 milliards pour la TVA, impôt payé par tous et plus particulièrement par les foyers les plus modestes.

Même si l'ISF a donc peu d'effet, c'est encore trop pour ceux qui, après tous les abattements légaux, déclarent plus de 720 000 E de richesse personnelle. Et Raffarin, qui ne veut rien refuser à son électorat, est prêt à s'exécuter, c'est-à-dire à ajouter des nouvelles exonérations.

À l'heure où le chômage et la misère augmentent, cela frise la provocation.