Lycée Bergson - Paris 19ème : Grève contre la réduction des crédits30/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Lycée Bergson - Paris 19ème : Grève contre la réduction des crédits

Jeudi 24 et vendredi 25 janvier, les enseignants du lycée Bergson à Paris 19e se sont mis en grève, et ce mouvement n'est sans doute pas terminé.

De nombreux incidents au cours de cette année scolaire (une élève victime d'un jet d'acide en octobre dernier, une bagarre d'une extrême violence entre élèves en novembre) ont fait sentir aux enseignants à quel point le lycée fonctionnait sur le fil du rasoir, du fait du faible encadrement par rapport au nombre d'élèves (en moyenne trois surveillants par demi-journée pour près de 1 600 élèves ; infirmerie, centre de documentation souvent fermés faute de personnel en nombre suffisant ; classes surchargées pour certaines sections).

C'est donc avec indignation qu'ils ont réagi en apprenant que le proviseur du lycée avait proposé au rectorat un projet - bien entendu accepté - qui rendrait encore pires leurs conditions de travail l'an prochain : une classe de seconde devrait disparaître sur les dix classes actuelles, ceci augmentant brutalement les effectifs par classe au niveau seconde. Des options de langue devraient être réduites ou supprimées (allemand, grec, latin, espagnol en tant que troisième langue ou en tant que première langue), ce qui réduirait l'offre d'apprentissage en langues dans le lycée, et bien sûr rapporterait au rectorat des heures économisées. Enfin, une nouvelle classe de section technologique et tertiaire devrait s'ouvrir, alors que cette filière capte le plus souvent des élèves de faible niveau scolaire, tandis que le rectorat fait pression chaque année pour rogner sur l'encadrement, en même temps que sur le nombre de classes en sections générales.

Le rectorat lui-même n'a fait qu'augmenter la colère, en recevant la veille de la grève une délégation d'enseignants et en leur répondant avec un total mépris. Ainsi, au sujet des élèves en difficulté qui seraient en encore plus grand nombre avec la nouvelle classe, la délégation s'est entendu dire : " Mais de quoi vous plaignez-vous, puisque ce sont des élèves qui sèchent les cours ? " Peu importait sans doute au représentant du rectorat qui a utilisé cet argument que, le même jour, le gouvernement, à grand renfort de rodomontades, ait fait connaître son intention de lutter contre l'absentéisme à l'école, ou encore toute la propagande faite, la même semaine, sur la nécessité de développer l'enseignement de l'allemand, alors qu'il disparaît entre autres à cause de la politique d'économies du ministère de l'Éducation nationale.

Beaucoup d'actions ont été prévues : distribution de tracts aux familles mettant en parallèle les déclarations gouvernementales et celles du rectorat, délégation à la mairie, lettres à un bon nombre d'associations culturelles concernées par les suppressions d'enseignements de langues prévues. Bref, ni l'envie ni les idées ne manquent, pour obtenir le retrait des projets prévus pour le lycée.

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