Le 16 janvier ont eu lieu les élections professionnelles à l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois l'une des plus grandes usines de la région parisienne avec 7 500 travailleurs, dont 2 000 intérimaires qui n'ont pas le droit de vote dans ces élections. Au 1er collège, le collège ouvrier, la CGT a progressé de 5,30 % ; elle est passée de 35,74 % à 41,04 %, ce qui fait d'elle le premier syndicat dans ce collège. Le SIA (ex-CSL) recule de près de 8 %, y compris dans le 2e collège. FO progresse de 2 % arrivant à 13,24 %. La CFDT et la CFTC plafonnent à 7,5 % et 5,6 %.

La direction de l'usine espérait que la CGT perde des voix. Depuis des mois, elle favorisait les autres syndicats, SIA, FO, CFDT et CFTC, notamment à travers l'embauche de 400 jeunes durant l'année 2002. En effet, sur indication de la direction, ces syndicats allaient démarcher certains jeunes pour leur promettre l'embauche, s'ils se syndiquaient. A cela s'ajoutaient les départs en retraite et préretraite d'ouvriers dont beaucoup votaient CGT. Au total, la direction espérait que la CGT aurait encore une baisse de son score, comme cela avait été le cas lors des dernières élections professionnelles.

Le fait que le SIA perde des voix est ressenti comme une victoire par bon nombre d'ouvriers. Il faut relativiser cette victoire, car le SIA réussit cependant à se maintenir au-dessus des 30 % (32,5 % exactement) et cela bien que la direction ne le soutienne plus autant qu'avant.

La CGT a gagné 190 voix de travailleurs qui ont voulu par là exprimer leur refus des augmentations des cadences, des salaires qui stagnent, des samedis obligatoires ou encore des sanctions qui tombent pour un oui ou pour un non. En effet la CGT apparaît comme le seul syndicat qui s'y oppose. Ce progrès fait plaisir à beaucoup d'ouvriers. Et finalement, c'est un avertissement pour la direction de l'usine.