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Dans les entreprises
Reims-aviation (Marne) : L'incertitude demeure, la mobilisation aussi !
Les 460 travailleurs de Reims-Aviation sont toujours dans l'incertitude quant à l'avenir de leur emploi. C'est mercredi 29 janvier que le tribunal de commerce de Reims doit décider du sort de l'entreprise. Deux repreneurs se sont finalement fait connaître. Le premier, le groupe autrichien Ventana, a proposé de reprendre seulement 215 salariés. Ceux-ci auraient d'ailleurs bien du souci à se faire aussi, puisque ce groupe a un passif chargé. Il a racheté ces dernières années des dizaines d'entreprises dont il ne reste presque rien aujourd'hui. Quant au deuxième, le groupe français Wagrapar, il propose à peine mieux, 300 salariés de repris... Pour un avenir tout aussi incertain ! Si les dirigeants de Wagrapar affichent volontiers la présence parmi eux de Nicolas Barre, le fils de Raymond Barre, ils se vantent moins en revanche de celle de Michel Coencas qui avait défrayé la chronique il y a quelques années en tant que dirigeant du club de foot de Valenciennes au moment de l'affaire OM-VA. Et plus grave que ses magouilles dans le football avec Bernard Tapie, Michel Coencas a bâti sa fortune par les mêmes procédés que Ventana, à savoir le rachat d'entreprises en difficulté pour une bouchée de pain, et la revente... après des plans de licenciements bien sûr.
Autant dire que ces deux plans de reprise ne valent pas mieux l'un que l'autre. Quant aux pouvoirs publics, tout ce qu'ils comptent faire est de subventionner encore et toujours les patrons, sans même demander de contrepartie sur l'emploi. Le Conseil municipal de Reims a en effet voté lundi 27 un pouvoir au maire, l'autorisant à racheter les locaux de Reims-Aviation pour les louer ensuite à un prix modique au repreneur. Qu'est-ce d'autre qu'un cadeau pur et simple au propriétaire précédent, Chauffour, membre d'une des familles les plus fortunées de la région, et une aide au futur repreneur qui aura droit, lui, à un loyer modéré ?
Les travailleurs de Reims-Aviation n'ont pas baissé la garde. Ils ont continué de s'adresser aux travailleurs de l'agglomération par des diffusions de tracts aux portes des entreprises et au centre-ville. Mardi 28 janvier, une soixantaine d'entre eux ont organisé une collecte de soutien au péage d'autoroute de Taissy, où les automobilistes ont souvent organisé leur solidarité. Mais le moment fort de la semaine était prévu pour le mercredi 29 janvier, à l'occasion du jugement du tribunal de commerce. Une opération " escargot " , de l'usine au Palais de Justice, devait précéder l'audience, comme cela s'était fait avec succès lors du dernier jugement, jeudi 16 janvier. Un rassemblement devant le Palais de Justice, où les salariés de R.A. ont invité les autres travailleurs de Reims à les rejoindre, devait suivre.