Égypte : ni pain, ni liberté, ni justice sociale19/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2916-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Égypte : ni pain, ni liberté, ni justice sociale

« Pain, liberté, justice sociale ! » criaient les manifestants de janvier 2011 au Caire. Ce n’était pas qu’un symbole car le pain, en particulier le pain subventionné, représente la base de la nourriture des millions de pauvres d’Égypte.

Or, dans ce pays de 106 millions d’habitants, dont près des trois quarts vivent sous le seuil de pauvreté, le prix du pain baladi, la galette de base subventionnée à laquelle ont droit nombre de travailleurs et de pauvres, vient d’être quadruplé depuis le 1er juin.

La galette a déjà été réduite de 150 à 90 grammes, et maintenant son prix, inchangé depuis 1988, va passer de cinq à vingt piastres. Une famille ayant droit à cinq pains par personne et par jour, l’augmentation de la dépense est conséquente ! Elle l’est d’autant plus pour les familles ouvrières, compte tenu de la part du pain dans leur alimentation, consistant essentiellement en pain, pommes de terre et foul, la purée de fèves. Les prix alimentaires ayant subi une inflation plus forte que l’ensemble des prix, officiellement 32 % par an, la viande est un aliment extrêmement rare pour la plupart des familles, et s’en procurer pour les fêtes récentes de l’Aïd était hors de portée.

En réalité, le gouvernement du dictateur Sissi obéit aussi aux directives du FMI et de la Banque mondiale, qui lui intiment de supprimer, notamment, la subvention sur le pain pour économiser cinq milliards de livres égyptiennes. Le nouveau prêt consenti par la finance internationale à l’Égypte était à ce prix.

De plus, le gouvernement devant importer 5 à 5,5 millions de tonnes de blé dur par an, ce sont encore les plus pauvres qui supporteront les conséquences de l’augmentation spéculative actuelle des prix de cette céréale.

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