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- Lutte ouvrière n°2920
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Article du journal
Assemblée
surveillance démocratique ou contrôle des travailleurs ?
Jeudi 11 juillet, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à « mettre sous surveillance l’Assemblée », ce qui lui a aussitôt valu d’être taxée de « factieuse » par la droite.
L’idée même qu’on puisse demander des comptes aux élus, voire de les contraindre à tenir leurs promesses, l’idée que les travailleurs ont des exigences et pourraient avoir leur mot à dire, tout cela hérisse le poil du patronat, des macronistes, de la droite et du RN.
En revanche, aujourd’hui, les patrons et l’État à leur service contrôlent les travailleurs dans tous les aspects de leur vie : ils connaissent leurs revenus, la composition du foyer, les aides perçues, l’état de santé… Par contre, sur les comptes des entreprises, on ne sait que ce que les patrons veulent bien en dire, sans qu’on puisse rien vérifier de l’évasion fiscale, de leurs montages financiers, des multiples aides de l’État, des dégrèvements d’impôts, de charges, etc.
Lorsque les patrons poussent de grands cris en jurant qu’ils ne peuvent pas payer un salaire minimum de 1 600 euros car cela coulerait l’économie, qui peut vérifier leurs affirmations ? Les dividendes, eux, augmentent d’année en année, sans que cela provoque autre chose que des louanges.
Les travailleurs produisent toutes les richesses et sont présents dans tous les rouages de la société. Ils ont intérêt et sont légitimes à demander des comptes. Ensemble, ils pourraient examiner les livres de comptes, échanger et vérifier leurs informations, en abolissant tous les secrets bancaires, commerciaux, diplomatiques, derrière lesquels patronat et politiciens cachent leurs magouilles. On verrait alors ce qui se cache derrière la propagande patronale qui prétend faire faire toujours plus de sacrifices aux classes laborieuses.
Cela irait bien au-delà de la simple vérification des votes et des actions des parlementaires et ne pourrait être le fait que de la classe ouvrière mobilisée dans son ensemble et en permanence.
Ce n’est sans doute pas cette perspective que propose Sophie Binet mais c’est pourtant cela qui est nécessaire.