Espagne : le poids des eaux et celui du profit13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/Les-inondations-touchant-la-ville-de-Valence-le-30-octobre-2024-en-Espagne-1966937.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C2046%2C1152_crop_detail.jpg

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Espagne

le poids des eaux et celui du profit

À Valence, la colère de la population n’a pas cessé depuis les inondations des 29 et 30 octobre qui ont fait plus de 220 morts et de nombreux disparus. Et environ 130 000 personnes ont manifesté dimanche 10 novembre.

Illustration - le poids des eaux et celui du profit

La colère ciblait les responsables politiques, incapables de faire face à la situation, aussi bien pendant les pluies diluviennes qu’après leur passage. Les manifestants exigeaient notamment la démission du dirigeant de droite de la région, Mazón, un responsable crapuleux comme la bourgeoisie peut en produire, qui a passé l’après- midi de la tempête au restaurant avant d’activer l’alerte pour inciter la population à se mettre à l’abri, mais bien trop tard. Plusieurs pancartes s’attaquaient aussi au gouvernement central de Pedro Sanchez. Parmi les slogans, on pouvait lire : « Nous sommes salis par la boue et vous par le sang. »

Les destructions causées par les inondations sont catastrophiques pour la population, en particulier dans les milieux les plus populaires. 35 000 logements ont été touchés, pour beaucoup complètement détruits. Des dizaines de milliers de voitures ont été emportées par les flots. Beaucoup ont tout perdu, de quoi vivre et de quoi travailler, et sont encore dans des centres d’hébergement ne sachant pas où aller. À côté des biens matériels, des milliers de travailleurs sont condamnés au chômage pour les semaines et les mois à venir, car nombre d’entreprises, petits commerces ou usines, ont été affectés, sans parler des routes, voies de chemin de fer, ponts, etc. De nombreux habitants touchés par la tempête racontent que bien souvent le seul élément réconfortant des dernières semaines a été de voir arriver des jeunes armés de pelles, venus aider à déblayer et à nettoyer.

Face à cela, le gouvernement a tenté de reprendre la main en promettant des aides à hauteur de 14,3 milliards, qui seront bien insuffisantes face à la gravité de la catastrophe. Comment survivre dans une telle situation avec la proposition de chômage partiel, qui diminue le salaire de 30 % ? Comment les milliers de travailleurs pourront-ils reconstruire une maison avec 60 000 euros, le montant maximum de l’aide d’État ? Par ailleurs, il y a fort à parier qu’une grande partie de ces aides finiront dans les caisses des grandes entreprises et des grands propriétaires immobiliers, comme cela a été le cas lors de la crise du Covid. En fait, les sinistrés devront continuer à se débrouiller comme ils peuvent.

Parmi les mesures prises, aucune ne touche les profits des capitalistes. Ce sont pourtant les spéculateurs de tout poil qui se sont enrichis pendant des décennies avec la construction de centaines de milliers de logements en zones inondables ! C’est pour le service des patrons que des milliers de travailleurs ont pris leur voiture et se sont retrouvés au milieu des flots à risquer leur vie, voire à la perdre. C’est aussi pour leur service que le signal d’alerte est arrivé si tard, alors qu’il n’était plus possible de se mettre à l’abri et que l’eau montait. Pour les faire payer il ne faudra pas compter sur les gouvernements, ni de gauche, ni de droite. Pas plus qu’il ne faudra compter sur eux pour un éventuel plan de reconstruction qui protégerait les milieux populaires de futures catastrophes.

Pour résoudre les problèmes urgents de logement, d’approvisionnement en eau et tant d’autres qui touchent des milliers de personnes, ces capitaux devraient être mis sous contrôle des travailleurs. Quant à la crise climatique, elle est bien la crise du capitalisme, à laquelle seule une économie planifiée au service de tous pourrait mettre un terme.

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