Gaza-Liban : Sinouar abattu, le massacre continue23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

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Gaza-Liban

Sinouar abattu, le massacre continue

Le 18 octobre, l’armée israélienne a abattu Yahya Sinouar, le chef militaire du Hamas à Gaza, en se vantant d’avoir « éliminé le cerveau des attaques du 7 octobre ».

Que pour tuer Sinouar, il ait fallu plus d’un an à une armée israélienne ultra-équipée, la destruction méthodique de tous les bâtiments de Gaza et un siège mortifère pour les habitants de l’enclave, indique la capacité de résistance du Hamas et le fait qu’il bénéficie au minimum d’un certain soutien parmi la population palestinienne. L’élimination de Sinouar a été présentée depuis un an par Netanyahou et son gouvernement comme la principale justification du massacre des Gazaouis. Mais elle n’a pas mis un terme à la guerre.

Les dirigeants israéliens poursuivent leurs opérations militaires, à Gaza comme au Liban. Ils ne font même pas semblant de vouloir reprendre les négociations interrompues depuis l’été. Pour la onzième fois en un an, le Secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, s’est déplacé au Moyen-Orient pour réclamer une fois encore « une solution diplomatique »… en menaçant mollement de réduire le soutien militaire à Israël, ce que les États-Unis n’ont jamais fait, bien au contraire, quels que soient les crimes de Netanyahou et de ses généraux.

L’armée israélienne a repris le pilonnage du nord de la bande de Gaza, déjà opéré il y a un an, où 400 000 personnes tentent de survivre avec un approvisionnement limité et intermittent. Près de 400 personnes ont été tuées selon le ministère de la Santé gazaoui, et des milliers d’autres ont afflué vers les hôpitaux de fortune qui continuent de fonctionner dans des conditions plus que précaires, souvent sans eau ni électricité. Les convois humanitaires, en nombre insuffisant, sont bloqués par Israël. L’armée israélienne assiège en particulier le camp de Jabaliya, où vivent nombre de descendants des réfugiés palestiniens de 1948. Des représentants de l’Unrwa, l’agence de l’ONU qui gérait avant le 7 octobre la santé, le ravitaillement et la scolarité dans les camps de réfugiés, dénoncent les « horreurs indescriptibles » qu’ils ont vues à Jabaliya.

Au Liban, les bombardements se poursuivent, visant presque toutes les régions du pays, de nombreux quartiers de Beyrouth et pas seulement les fiefs du Hezbollah. 1,2 million de personnes, sur quelque 4 millions de Libanais, ont été déplacées sous la pression de l’armée israélienne. Elles s’ajoutent aux réfugiés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays et tous doivent trouver logement et nourriture dans un pays déjà en crise, en proie à l’inflation.

La majorité des réfugiés vient du sud du Liban, où l’armée israélienne a détruit de nombreux villages proches de la frontière, y compris des villages à majorité chrétienne, peu susceptibles d’abriter des troupes du Hezbollah. Ces destructions systématiques, qui s’ajoutent aux pressions permanentes pour que les troupes de la Finul abandonnent leurs positions d’observatrices, laissent penser que l’armée israélienne veut se tailler un no man’s land, une zone tampon, qui occuperait une large bande le long de sa frontière.

Soutenus coûte que coûte par l’impérialisme américain dont ils sont les chiens de guerre dans la région, ayant pu vérifier que l’Iran faisait tout pour éviter d’entrer directement en guerre, et pour l’instant sans contestation interne massive venue de leur population, les dirigeants israéliens ont les mains libres pour continuer leur sale guerre.

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