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- Lutte ouvrière n°2922
- L’ouverture des Jeux : l’olympisme, feuille de vigne d’un système encrise
Leur société
L’ouverture des Jeux
l’olympisme, feuille de vigne d’un système encrise
La cérémonie d’ouverture des JO vendredi 26 juillet a été l’occasion d’un grand spectacle de quatre heures, avec stars internationales, danseurs et effets spéciaux.
Les organisateurs de ce show à 122 millions d’euros avaient voulu mettre l’accent sur l’inclusion, la diversité de la France, les valeurs universelles de la paix, de la solidarité, sous les yeux ravis de Macron, de Tony Estanguet, et d’un gratin de personnalités du sport, de la politique et de l’économie. Mais, s’il était touchant de voir les délégations venues des quatre coins du monde défiler sur la Seine, avec des athlètes qui préparent cette échéance depuis des années, toute cette opération pouvait difficilement faire oublier qu’elle sert avant tout à couvrir la politique criminelle des dirigeants des États, à commencer par un Macron en France, et au-delà, à tenter de faire oublier la crise de tout leur système.
Les responsables politiques français peuvent avoir le culot d’émettre des messages d’universalisme, mais comment oublier qu’ils ont voté il y a à peine quelques mois la loi Asile et Immigration, une loi scélérate contre les immigrés, qui alimente les préjugés racistes et qui leur rend la vie encore plus difficile ? Comment oublier que la France est le second exportateur d’armements dans le monde, et qu’à ce titre, elle alimente les conflits et les tensions ?
Et Macron répète sur tous les tons que le sport n’a rien de politique, et qu’il faut une « trêve olympique ». Le mythe de l’olympisme voudrait donner l’image d’une humanité unie dans la célébration du sport et le concours pacifique des athlètes. Mais sa fonction est bien, pour les dirigeants du monde, de tenter de jeter un voile sur toutes leurs violences et leurs crimes, au moment même où des massacres se poursuivent dans une grande partie de la planète et où des peuples entiers s’enfoncent dans la crise, voire les famines. Les dirigeants du CIO ne font même pas semblant de s’émanciper des péripéties politiques du moment puisque les atlètes russes et biélorusses ont été acceptés uniquement à titre d’« athlètes individuels neutres ». Il a fallu qu’un athlète palestinien évoque sur sa chemise le massacre toujours en cours à Gaza pour qu’il y ait dans cette cérémonie un écho des guerres et des conflits en cours dans le monde.
Pour bien des habitants de la planète, qui peuvent voir le spectacle olympique grâce aux retransmissions télévisées, les paillettes, fumées et costumes de haute couture, ou même les messages d’amour et de paix ont quelque chose d’indécent quand ils servent de façade à un système qui sème la misère et la guerre.