Européennes 2024 : Lutte ouvrière en croisade contre le capitalisme07/06/20242024Presse/medias/articlepresse/images/2024/06/f6dace1e-a0a3-4e78-a0d3-4d2d26bbc988-1400x800.jpg.420x236_q85_box-0%2C6%2C1400%2C792_crop_detail.jpg

Article de presse

Européennes 2024 : Lutte ouvrière en croisade contre le capitalisme

Illustration - Européennes 2024 : Lutte ouvrière en croisade contre le capitalisme

Hier soir, mercredi 5 juin, au palais de la Mutualité (Lyon 3), Lutte ouvrière a organisé un meeting de fin de campagne avec la présence de Nathalie Arthaud. Avant le rassemblement, a été organisé une conférence de presse et le Lyon Bondy Blog en a profité pour poser quelques questions à la tête de liste du parti.

Lyon Bondy blog : Cette année, il y aura au moins 21 millions de primo-votants au total pour ces élections européennes, comment vous procédez pour attirer cet électorat jeune à voter pour votre liste ?

Nathalie Arthaud : Je ne sais pas si mon message peut atteindre les 21 millions de jeunes primo-votants à l’échelle de l’Europe. Mais en tout cas, pour les jeunes ici, j’ai envie de leur dire qu’ils ont une société à changer. Il faut détruire cette société capitaliste. Ce n’est pas en brandissant telle ou telle mesure du haut du Parlement européen que ça changera.

Alors voilà, il y en a quand même dans cette campagne qui ose promettre plus aucun SDF à l’issue de cette élection si on vote pour eux. Il y en a qui osent dire qu’il y aura l’indexation des salaires. Enfin bon, tout ça c’est vraiment du pipeau, on y croit plus. Et puis la réalité, à mon avis, c’est qu’on est dans une société qui craque par tous les bouts, parce que ce n’est pas seulement l’exploitation à laquelle on est confronté, ce ne sont pas seulement les inégalités abyssales, ce ne sont pas seulement les attaques sur les droits des chômeurs ou des retraités. Mais aussi, cette crise climatique qui est multiforme.

Donc voilà, moi j’ai envie de dire aux jeunes qu’il faut être conscient que tous ces maux, toutes ces catastrophes sont liées à une organisation économique, à une classe sociale qui domine, à cette économie capitaliste qui ne jure que par son profit, sa rentabilité et ses cours boursiers. Finalement, c’est cela qui provoque tout ce qu’on voit aujourd’hui. Donc c’est ça qu’il faut contester.

Il faut contester ces lois capitalistes qui pèsent sur l’économie et sur toute la société. Il faut viser la classe capitaliste qui est responsable. Et j’ai envie de dire à ces jeunes que ceux qui sont responsables, ce ne sont pas les travailleurs des autres pays, pas les Chinois, pas les Indiens, pas les Moldaves, pas les Ukrainiens. Voilà. Moi, ça me révolte d’entendre tous ces discours souverainistes et protectionnistes qui tendent à faire porter la responsabilité de la situation sur la concurrence déloyale venue de l’étranger et qui en plus font croire que, dans nos frontières hexagonales, ce serait un paradis capitaliste ! Comme si les groupes capitalistes français étaient vertueux. Alors qu’en réalité, ils exploitent et saccagent la planète comme les autres.

L.B.B : Justement, les jeunes ne vont pas forcément voter. Comment les inciter à aller voter ?

N.A : Nous ne pouvons pas prendre les gens par la main, mais nous cherchons à convaincre ceux qui nous entourent, notamment les jeunes. Notre campagne est militante et basée sur la discussion. J’aimerai dire aux jeunes que s’ils pensent que ce n’est pas le vote qui peut changer notre sort, ils ont probablement raison. Mais le vote, c’est s’exprimer. Ils ont la chance aujourd’hui d’avoir un vote révolutionnaire possible.

Faites-le ! Exprimez-vous, montrez que vous n’êtes pas seuls à être révoltés. Il faut casser son isolement, il faut qu’on se rassemble. Et le vote, ça peut déjà être un premier pas pour se rassembler.

L.B.B : On voit une montée de critiques du macronisme. On en vient donc à se demander si c’est plus une élection contre Macron ou contre le système européen ?

N.A : Dans toutes les élections. Il y a un petit jeu politicien où ils veulent tous être calife à la place du et servir au grand capital. Ils aspirent tous à ça finalement, de droite ou de gauche. C’est ce que Mitterrand a été, et c’est ce que Hollande a été. J’ai entendu l’autre jour  Glucksmann sur France Inter dire : « Mon ennemi, c’est la finance. » Je me suis dit on a vu ce que ça a donné avec Hollande. Donc, à chaque fois, on a cette espèce de compétition à laquelle nous ne participons pas. Parce que nous, on n’aspire pas à être les marionnettes du capitalisme.

Notre combat n’est pas seulement contre Macron, d’ailleurs je n’avais même pas prononcé son nom. Notre combat, c’est contre la classe capitaliste, contre le grand capital et contre ces politiciens qui sont des sous-fifres. Ils tiennent les seconds rôles dans la vraie vie et les premiers rôles dans le cinéma politicien, précisément pour masquer les véritables responsables.

Prenons l’exemple du Pacte Vert européen, nous en avons mis en place un, mais Total énergie fait son propre plan. Le PDG de Total a son plan de forage, son plan d’exploitation de pétrole, de gaz, etc… et il n’en a rien à faire du pacte vert et des objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Donc oui, les autres jouent ce petit jeu de savoir qui sera devant qui. C’est une course de petits chevaux. Nous pendant ce temps, on prend la parole pour réfléchir sur la gravité de la situation.

Pourquoi cette société alors qu’il y a tellement de richesses, alors qu’il y a tellement de moyens de les produire ? Aujourd’hui, on a beaucoup parlé du centre Léon Bérard à Lyon parce qu’il y a des progrès très importants qui sont faits sur le cancer. Je suis épatée par ces gens qui mettent leurs connaissances, leur inventivité, leur énergie à lutter contre le cancer. Et à côté de ça, d’autres travaillent pour que le missile touche à tous les coups, pour que le missile SCALP atteigne le plus loin possible et que d’autres jouent à la guerre, travaillent pour faire le plus de morts possibles en un temps record.

Mais qu’est-ce que c’est que cette société-là ? Donc aux jeunes qui voient ça, il faut leur apporter des réponses. Nous, communistes révolutionnaires marxistes, nous disons que le capitalisme ne peut pas vivre sans guerre. Le capitalisme, c’est aussi l’impérialisme, la domination des pays riches sur les pays pauvres. Il ne peut pas vivre sans dresser les peuples les uns contre les autres. L’impérialisme ne peut pas vivre sans saccager la planète, sans exploiter les travailleurs. Voilà ce qu’on dit dans cette campagne. Ceux qui sont d’accord comprennent que c’est ça le problème et qu’il faut s’organiser pour lutter contre cette société capitaliste et la renverser.

Il faut se rassembler dans un parti, mais aussi dans le vote. C’est un premier pas. De la même façon que tout le monde est content d’être 1000 plutôt que dix à manifester contre les massacres en cours à Gaza. On se rassemble, on manifeste, on montre qu’on est nombreux, qu’on est une force sociale. Finalement, au travers du vote, on peut montrer qu’il y a un courant. Ce n’est pas une manifestation dans les rues, mais c’est un courant qui peut se compter. J’espère que ce courant se comptera à plusieurs centaines de milliers de femmes et d’hommes.

L.B.B : La campagne se termine. Comment s’est passée la campagne de Lutte ouvrière ? Mais elle s’est passée. Est-ce que vous avez pu recruter de nouvelles têtes ?

N.A :   Oui, nous avons fait des rencontres. Nous, comme à chaque campagne d’ailleurs, rencontrons des jeunes, des moins jeunes, des travailleurs dans les entreprises. C’est l’occasion de discuter non seulement des revendications, mais aussi de la société. Nous avons discuté de ce qui se passait à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, avec nos camarades de travail, avec des jeunes, des moins jeunes. C’était l’occasion de politiser un certain nombre de gens autour de nous et de les convaincre, j’espère aussi. C’est une campagne militante, et c’est tout ce qu’on pouvait en espérer.

par Essia Ben Miled

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