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Editorial
Contester la loi sanitaire du gouvernement… et la dictature des capitalistes sur la société !
L’épidémie a pris des dimensions dramatiques en Martinique et Guadeloupe. Contrairement à ce que prétendent Macron, Castex et Véran, le ministre de la Santé, l’insuffisance du taux de vaccination de la population n’est pas seule en cause.
Depuis des années, à la suite de ses prédécesseurs, le gouvernement a refusé de fournir les moyens nécessaires au fonctionnement correct des hôpitaux. Aujourd’hui, Macron cherche à se défausser de sa propre responsabilité sur les Antillais qui refuseraient de se faire vacciner. Ces déclarations ont alimenté à juste titre un sentiment de colère au sein de la population.
Oui, le vaccin est un progrès scientifique. Mais il ne remplace pas des soignants, toute une organisation au service de la santé publique, ne serait-ce que pour promouvoir la vaccination quand celle-ci se heurte à une méfiance.
Cette méfiance, c’est le pouvoir lui-même qui l’a suscitée aux Antilles avec une attitude bien souvent digne de l’époque coloniale. Le scandale du chlordécone en est l’une des illustrations les plus récentes. Pendant des années, l’État a autorisé les planteurs antillais à utiliser ce pesticide ultra-dangereux alors même qu’il était interdit aux États-Unis et en métropole. Ce poison a contaminé 90 % de la population, occasionnant de multiples cancers et d’autres maladies. Sa dangerosité a été cachée par les autorités qui ont menti en toute connaissance de cause. Encore récemment, en février 2019, Macron lui-même y est allé de sa déclaration pour nier le caractère cancérigène de ce produit. La population des Antilles a vraiment toutes les raisons de se défier du gouvernement qui prétend se soucier de la santé publique alors qu’il a mille fois fait la démonstration inverse.
Au fond, c’est la même méfiance et la même colère, alimentées par les mêmes mensonges d’État, qui s’expriment depuis plusieurs semaines dans les rues de très nombreuses villes de France. Comme à Pointe-à-Pitre et à Fort-de-France, les soignants des hôpitaux de tout le pays se sont retrouvés à devoir lutter contre l’épidémie sans moyens, sans masques, sans surblouses... Et le gouvernement ose aujourd’hui menacer ceux qui ne seraient pas vaccinés de les suspendre, voire de les licencier ! Au-delà des seuls soignants, de nombreux travailleurs vont être soumis aux mêmes menaces, car bien des patrons vont voir une opportunité pour accentuer leur pression, exercer un chantage, sinon licencier plus facilement. La généralisation du passe sanitaire, contrôles et amendes à l’appui, va être source d’énormes complications pour une partie de la population, en particulier pour les travailleurs. Bien des familles s’inquiètent pour la rentrée scolaire, le gouvernement se contentant comme à son habitude de déclarations, de menaces d’exclusion des élèves non vaccinés, sans se préoccuper des moyens à mettre en place.
Une grande partie de ceux qui ont à nouveau manifesté samedi dernier ont voulu montrer que ce mépris et ces méthodes autoritaires ne passaient plus ! Il faut continuer à s’opposer à la loi sanitaire du gouvernement en refusant de tomber dans le piège de la division entre vaccinés et non vaccinés. Mais sans tomber dans un autre piège qui consisterait à dénoncer Macron sans s’attaquer à la classe sociale qu’il représente, celle des capitalistes, qui durant la pandémie ne se préoccupe que de ses profits. C’est pour pouvoir continuer de lui verser des centaines de milliards d’aide de toute sorte que le gouvernement actuel, comme ses prédécesseurs, sacrifie les hôpitaux, les Ehpad, l’éducation…
À la faveur de la crise sanitaire, le grand patronat a redoublé les coups contre les travailleurs, contre les emplois et les salaires. Sans parler de ceux qui tirent un profit direct de l’épidémie, comme les grands groupes pharmaceutiques qui ont osé augmenter les prix de leurs vaccins. Et le résultat est là : les géants du CAC 40 ont dégagé près de 57 milliards d'euros de profits au premier semestre. Un record !
Les travailleurs ne pourront pas préserver leurs droits et leurs conditions de vie sans s’attaquer à la domination sur l’économie de la classe capitaliste, totalement irresponsable et parasite. Les travailleurs font tourner cette société, ils sont les mieux à même de la diriger dans l’intérêt du plus grand nombre. En se battant pour leurs intérêts, les travailleurs défendent aussi l’intérêt général et l’avenir de la société.
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