Brève
Association ARS Nancy
Une hypocrisie sans voile
Deux salariées de l’association ARS (« Accueil et Réinsertion Sociale ») de Nancy sont menacées de licenciement parce qu’elles portent le voile.
Qu’importe qu’elles soient reconnues comme étant « de très bonnes professionnelles » et qu’elles portent le voile depuis des années (et même déjà au moment de son embauche pour l’une d’entre elles). La direction a profité de l’été pour rédiger un règlement intérieur que les salariés ont découvert en septembre, et intégrant une « clause de neutralité » qu'elle interprète de manière très étriquée pour leur demander de retirer le voile ou de quitter l’entreprise.
La brutalité de cette décision choque la majorité des 350 salariés de cette association d’hébergement de réfugiés, qui se sont retrouvés à 80 en assemblée générale le 24 septembre et qui appellent à un rassemblement le 2 octobre.
D’autant plus que le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas hésité à exploiter la situation en agitant les préjugés les plus réactionnaires pour soutenir la direction de l’association : « Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s’extraire des règles communes en matière de laïcité » a-t-il déclaré, « je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme. »
Même quand il n’y a pas de problème, ces politiciens et leurs serviteurs prennent un malin plaisir à le créer et à jeter de l’huile sur le feu. Bien malin qui est capable de distinguer Le Pen de ceux qui sont censé lui avoir fait barrage…