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Brève
Economie de guerre
la poudrerie de Bergerac en plein boom

Jeudi 20 mars, les ministres des armées et de l’économie, protégés par 15 cars de CRS, sont venus inaugurer le démarrage de la production de la nouvelle usine de poudre Eurenco à Bergerac.
« Cette grande fierté locale » d’après le directeur du site, tournera 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour produire 1.200 tonnes de poudre dès l’an prochain, afin de propulser notamment les obus des canons Caesar en Ukraine. La production devrait doubler d’ici mi-2026. Sortis de terre en moins d’un an, les 15 bâtiments avec des murs de 65cm d’épaisseur et équipés de portes blindées, ont été largement financés par des fonds publics. « Investir dans l’économie de la défense est socialement responsable et indispensable » a tenu à préciser le ministre de l’économie Lecornu. L’État est en effet bien responsable et indispensable pour remplir les coffres-forts de tous les marchands de canon et préparer les guerres de demain qui ne visent qu’à un nouveau partage du monde.
Si médias et politiciens se félicitent des emplois créés, de nombreux habitants de Bergerac constatent que l’État a eu moins de mal à trouver les dizaines de millions d’euros nécessaires à la fabrication de poudre, que d’injecter de l’argent dans l’hôpital ou les services publics qui ne cessent de se dégrader.
Et pour les riverains, qui s’inquiètent de voir se développer la fabrication, le stockage et la manipulation de produits extrêmement dangereux à quelques centaines de mètres de leurs habitations, ils sont bien placés pour voir que le réarmement n’assure en rien « notre sécurité collective ».