Les travailleurs n’ont pas de patrie08/12/20062006Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Les travailleurs n’ont pas de patrie

Pierre Taribo tonne dans son éditorial de l'Est républicain "nous sommes furieux". Furieux que la SNCF ait préféré Bombardier à l'Alstom pour fabriquer les TER pour l'île de France, soit 172 rames pour un montant de 2,7 milliards d'euros. C'est un "coup de poignard" tempête Taribo qui proteste que l'Alstom soit "évincée du marché national" et que le pays soit "ouvert comme un moulin à toutes les concurrences". Bref, Taribo, et Chevènement lui emboîtait le pas ce matin sur France 2, agitent à nouveau le "patriotisme économique". Ils plaisantent : les rames seront peut-être faites par Bombardier mais elles seront construites à Valenciennes, et il paraît même qu'une partie de la commande obtenue par Bombardier sera en fait sous-traitée à... l'Alstom !

Bombardier n'est pas plus canadien que l'Alstom n'est français, les deux étant des groupes mondiaux mus par le seul intérêt de leurs actionnaires. Nous proposer de défendre l'Alstom dans sa guerre commerciale contre Bombardier, revient à nous faire défendre les actionnaires de l'un contre ceux de l'autre.

Or, les travailleurs de l'Alstom comme ceux de Bombardier sont victimes de la même rapacité patronale qui ne connaît ni frontière, ni nationalité. Les travailleurs d'Alstom à Reichshoffen en Alsace craignent pour leurs emplois suite à la décision de la SNCF, mais les suppressions d'emplois à l'Alstom, sans parler des externalisations, ne datent pas d'hier et il serait légitime de les interdire. Ceux qui produisent les avions de Bombardier au Canada subissent actuellement une vague de 1330 licenciements.

Alors il serait intéressant de savoir quels sont liens financiers et commerciaux entre les grandes compagnies publiques et les firmes privées. Comme il serait intéressant de faire toute la lumière sur les mouvements d'argent entre ces firmes privées. On sait qu'elles sont riches à milliards et que les suppressions d'emplois, à l'Alstom comme chez Bombardier, ne sont justifiées que par la volonté de faire plus de profits. Mais on pourrait mesurer à quel point elles sont prospères tant il est vrai que par le jeu des filiales, tel le prestidigitateur qui fait sortir le lapin de son chapeau, elles font apparaître où elles veulent leurs bénéfices. Des bénéfices qui, patriotisme capitaliste oblige, aboutissent toujours dans les poches des plus grands actionnaires.

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