Safran et Airbus s’emparent d’Ariane pour mettre les profits sur orbite…

Le 3 décembre, les ministres européens, français en tête, ont décidé de confier les clés d'Ariane à Airbus et à Safran qui ont pour l'occasion créé une société commune (une « joint venture », « Airbus Safran Launchers »). Les deux trusts s'approprient ainsi toute la filière des lanceurs spatiaux, tout en continuant à recevoir des milliards de subventions (4 pour le développement d'Ariane 6).

Pour profiter encore plus du secteur, Airbus et Safran ont annoncé la couleur : réduire les coûts des lanceurs de 40%, ce qui veut dire réorganisation et probablement réduction d'effectifs dans les sites qui intégreront la nouvelle société. Ainsi à Kourou, chez Snecma Vernon en région parisienne, Herakles au Haillan en Gironde, à Airbus Les Mureaux en région parisienne, ou encore à Saint-Médard en Gironde, les travailleurs s'attendent à des mutations forcées et des suppressions d'emplois.

Les dirigeants de Safran et d'Airbus sont bien incapables de faire décoller des fusées. Mais pour remplir les poches de leurs actionnaires de centaines de millions d'euros supplémentaires, ces patrons ne manquent ni d'imagination... ni de complices dans les instances gouvernementales. Les travailleurs de la filière devront surtout compter sur leurs luttes collectives pour défendre leurs emplois et leurs conditions de travail.