Brève
Sanofi-Quétigny : la grève continue
La grève des travailleurs de Sanofi, lancée sur le site de Quétigny (près de Dijon), le mardi 4 novembre, pour protester contre le rachat de leur site par Delpharm, et pour protéger leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail, continue. Le moral est au beau fixe, les travailleurs étant bien déterminés à faire plier la direction.
Pour faire face à cette grève qui a éclaté en dehors des syndicats, la direction a réuni un Comité d'Entreprise extraordinaire le 12 novembre, avec les directions de Sanofi et Delpharm, et les délégués du personnel CGT, CFDT et CGC, ceux-là même qui s'étaient opposés à la grève. Mais comme il fallait s'y attendre, ce fut sans le moindre effet sur les grévistes, surtout au regard des faibles concessions accordées. Aussi le lendemain, la direction s'est vue obligée d'envoyer ses cadres locaux aidés par 2 cadres nationaux du groupe, au piquet de grève afin de convaincre les grévistes qu'il fallait reprendre le travail et avec de nouvelles concessions. Mais c'était si peu qu'au bout de 2 heures de discussion en plein vent, ils sont partis et la grève a continué.
Alors les syndicats CGT, CFDT, et CGC, initialement opposés à la grève parce « faire grève, c'est se condamner », ont tenté de s'imposer comme direction du mouvement en créant une intersyndicale totalement déconnectée du contrôle des ouvriers grévistes initiateurs de la grève. Lorsque les grévistes ont demandé à pouvoir y assister notamment en envoyant des syndiqués FO (syndicat créé pour les besoins du mouvement en l'absence d'autres syndicats combatifs), l'intersyndicale a refusé. Considérant que si aucun des leurs n'y était associé, cette intersyndicale n'avait aucune légitimité, et les grévistes ont donc préféré l'ignorer et continué comme ils faisaient avant.
Pour couronner cette journée riche en événements, les travailleurs ont eu le droit à la visite d'un Front de Gauche, en particulier des militants du PCF, venu applaudir la député socialiste Kheira Bouziane pour un discours fait devant eux. Les travailleurs, écœurés de cette opération de recyclage, ont expliqué aux organisations présentes qu'ils n'aspiraient pas à ce que des politiciens viennent se faire se mousser sur leur mouvement.
Ce lundi 17 Novembre, les ouvriers de Sanofi-Quetigny entamaient leur neuvième journée de grève, toujours aussi déterminés à ne pas cesser le mouvement tant que la direction de Sanofi ne se sera pas pliée aux exigences des salariés. Ça commence à devenir dur mais ils sont quand même un exemple pour l'ensemble du groupe Sanofi.