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Brève
SMRC Rougegoutte (Territoire de Belfort)
En grève contre le vol des pauses
La quasi-totalité des ouvriers de l’équipe de nuit, dont des intérimaires des deux bâtiments de l’usine SMRC (ex-Reydel) de Rougegoutte dans le Territoire de Belfort ont débrayé, entre 22h et 1h, dans la nuit du 7 décembre dernier. Dans la foulée, ceux de l’équipe du matin et de l’après-midi se mettaient en grève. SMRC est un sous-traitant , qui produisent des panneaux de portes et des planches de bord uniquement pour l’usine PSA de Sochaux, à 30 kilomètres de là.
La quasi-totalité des ouvriers en grève ont refusé la décision de la direction SMRC qui, au nom de la compétitivité, a décidé qu’à compter du 2 mars 2021, les 586 ouvriers en équipe, dont 300 intérimaires, n’aient plus que 30 minutes de pause, en supprimant deux pauses de 10 minutes. La cadence est passée de 64 à 74 pièces par heure en six mois. Faire chaque planche de bord en 48 secondes engendre des douleurs liées aux gestes répétitifs, aussi, pour les grévistes 20 minutes de pause en moins c’est insupportable.
L’accès de l’usine leur étant interdit plus d’une centaine de grévistes par équipe sont tous les jours sur le parking, et depuis le vendredi 11 décembre tous ensemble en même temps. Derrière le vol des pauses se profile l’accord de compétitivité de SMRC – refusé par les syndicats CGT, FO, CGC qui soutiennent la grève – avec la suppression d’une partie des 15 jours de RTT, la baisse de la majoration des heures de nuit de 20 à 10%. Conscients des attaques à venir, les grévistes étaient déterminés d’autant que SMRC va toucher 800 00 euros du plan d’aide à la relance des entreprises du gouvernement et que l’état lui a payé l’intégralité de l’activité partielle pendant le confinement. La direction comme partout prend prétexte de la crise sanitaire pour remettre en cause les conditions de vie et de travail à l’usine qui deviennent de plus en plus insupportables.
Après une semaine de grève, la direction de SMRC a dû consentir à reporter la suppression des pauses au premier septembre et octroyer une prime de 150 euros. Les grévistes ont décidé de reprendre le travail mardi 15 décembre, avec le sentiment de s'être fait respecter.