Des centaines de travailleurs sacrifiés, pas d’accord !

Après l'annonce de la fermeture du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) du Ripault à Monts, plusieurs centaines de travailleurs du centre ont manifesté devant la préfecture de Tours le 21 mai. Le 9 juin, jour de grève dans tous les CEA, ils iront protester à Paris contre les centaines de suppressions d'emplois envisagées.

Ce sont en effet près de six cents salariés qui travaillent dans ce centre de recherche, auxquels il faut ajouter un millier de sous-traitants qui y interviennent régulièrement. Pour ces travailleurs, leurs familles et la petite commune de Monts, l'annonce de la fermeture est une catastrophe, qu'ils entendent ne pas laisser passer sans réagir.

A ceux qui sont en CDI, la direction du CEA promet un reclassement en Aquitaine. Mais dans quelles conditions pour eux-mêmes et leurs conjoints, et avec quelles garanties ? Au bout du compte, ce sont bien des centaines de travailleurs qui risquent de connaître le chômage s'ils ne parviennent pas à empêcher la fermeture.

Interpellée il y a quelques jours à l'occasion d'un déplacement à Tours, la ministre et ex-députée d'Indre-et-Loire Marisol Touraine a joué les innocentes en estimant la fermeture du Ripault « ni expliquée, ni justifiée ». Il y a quelques mois, elle disait avoir sauvé le CEA de toute menace de fermeture. C'est dire le crédit que les travailleurs peuvent lui accorder !

Le directeur des applications militaires ne s'embarrasse pas, lui, de ces fioritures : il a expliqué avec une brutale franchise que la décision de fermeture relevait du secret défense... C'est dire que, comme tous les travailleurs menacés, les ouvriers, techniciens, ingénieurs, chercheurs du CEA qui veulent le maintien de leur emploi à Monts n'auront pas d'autres sauveurs qu'eux-mêmes et leur mobilisation.