La colère éclate dans la rue

Mardi 8 Octobre, avait lieu une énième séance de négociation suite à l'annonce de la fermeture de l'usine. En grève totale sur toutes les équipes, les travailleurs de Michelin, accompagnés de leurs familles, de retraités, de délégations d'entreprises tourangelles et des autres usines Michelin, ont parcouru à un bon millier les rues de Joué en un cortège dynamique et sonore pour rejoindre la salle où se tenait la négociation.

Au bout de plusieurs heures, lassés d'attendre, certains ont voulu aller chercher le directeur pour qu'il s'explique en public, mais celui-ci s'est enfui. Les centaines de travailleurs encore présents ont poursuivi leur manifestation sur le périphérique proche, avant de se retrouver sur le parking de l'usine pour décider, au milieu des pneus et bibendum qui partaient en fumée, de reconduire le mouvement le lendemain. Plus de 150 travailleurs étaient là dès 5 heures mercredi, bloquant complètement l'usine. La direction a alors fait savoir qu'elle acceptait de reprendre les négociations mardi 15. En attendant, des débrayages quotidiens sont prévus.

Michelin, avec les milliards de bénéfices accumulés depuis des années (plus d'un milliard encore de résultat brut au premier semestre 2013), a parfaitement les moyens de maintenir ces 730 emplois et de payer jusqu'à la retraite les anciens qui souhaiteraient partir.