Michelin (St-Doulchard – près de Bourges) : Les travailleurs refusent d’être flexibles08/04/20132013Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Michelin (St-Doulchard – près de Bourges)

Les travailleurs refusent d’être flexibles

Mercredi 3 avril, à l'occasion de l'ouverture du débat parlementaire sur la loi ANI aggravant la flexibilité et la précarité du travail, le présentateur du 20 heures sur France 2 a expliqué que certaines entreprises, comme Michelin, « avaient pris les devants, au moins en ce qui concerne l'esprit du texte » ajoutant que « pour chaque ouvrier Michelin, sur tous les postes, dans toutes les usines Michelin, c'est le dispositif des temps de crise ».

Le reportage expliquait qu'en échange du paiement à 100 % de 15 jours chômés maximum, les salariés devraient rendre, sur quatre ans, 11 jours de travail qui, eux, ne seraient pas payés.

Ce marché de dupes a en effet été l'objet d'un accord signé à l'échelle du groupe Michelin par la CFDT et la CFE-CGC. Mais de là à expliquer, comme l'a fait France 2, que ce dispositif est en place dans toutes les usines Michelin, c'est prendre les désirs de la direction de Michelin pour la réalité.

En effet, pour que cet accord soit validé dans une usine, les organisations syndicales de l'établissement devront l'avoir approuvé, ce qui est loin d'être le cas dans la majorité des usines Michelin.

Si cet accord entrait en application, la direction de Michelin serait gagnante-gagnante puisque d'une part les journées de chômage seraient payées en grande partie par l'État, et que d'autre part il faudrait travailler gratuitement jusqu'à cinq jours par an ! Et cela, quand ça arrangerait le patron, ce qui ferait des semaines travaillées six jours sur sept !

Dans certaines usines, les travailleurs, comme ceux de St-Doulchard, avec le soutien de la CGT, de FO et de SUD, se sont opposés à cet accord. Depuis plus d'un an, ils ont débrayé plusieurs fois massivement et ont contraint la direction à remballer son projet.

Et loi ou pas loi, accord ou pas accord, ils restent fermement décidés à ne pas baisser la garde.

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