Un retraité heureux

Dans sa page "Entreprendre", la Nouvelle-République du 11 avril offre une demi-page à Michel Bon, grand patron maintenant retraité, qui a défrayé la chronique à la fin des années 1990.

L'interview retrace son parcours, de la direction de Carrefour à celle de l'ANPE, puis à celle de France Télécom de 1995 à 2002. Se vantant d'avoir conduit de "grands changements" dans ces deux dernières entreprises, il explique en toute modestie que, tel Archimède, il lui fallut, pour réussir, des leviers et des points d'appui : "les gens de l'entreprise" en l'occurence.

S'appuyer sur les travailleurs, Michel Bon l'a fait effectivement. Mais c'est surtout sur la tête qu'il leur a appuyé, pour ne pas dire tapé. Il a ainsi pu quadrupler les bénéfices de Carrefour en sept ans. Quant à France Télécom, il y a supprimé des milliers d'emplois, dégradant dramatiquement les conditions de travail, et laissant derrière lui un endettement énorme dû à une spéculation effrenée.

Un modèle de patron donc, qui a su à la fois écraser les droits ouvriers, spéculer, pomper les fonds publics et donner un boulot sans précédent à l'ANPE, avant de prendre une retraite heureuse depuis laquelle il peut désormais promulguer ses conseils...