Michelin - Saint-Doulchard (Cher) : La direction est en guerre… de classe21/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/20150219_michelin_bourges.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C3264%2C1836_crop_detail.jpg

Brève

Michelin - Saint-Doulchard (Cher)

La direction est en guerre… de classe

Illustration - La direction est en guerre… de classe

Le groupe Michelin a été l’un des premiers à annoncer la fermeture de ses usines. Effet d’annonce que tous les grands medias se sont empressés de relayer.

Depuis, c’est silence total sur les décisions du groupe.

Michelin a décidé hier de ne plus avoir recours au chômage partiel, comme il l’avait dit en début de semaine, et d’imposer aux travailleurs de prendre du 18 au 31 mars – donc pour une bonne dizaine de jours - sur leur 5ème semaine de congés, leur JDR (RTT) et leur CET (Compte Epargne Temps). Autrement dit à faire supporter les conséquences de la situation par les ouvriers pour lesquels cela reviendra à venir travailler en juillet ou en août. Via les smartphones, les protestations n’ont pas tardé : être confinés à l’usine en été alors que les températures peuvent atteindre 45°C dans les ateliers, merci bien !

A partir de début avril, les usines seraient en chômage partiel payé à 80% au lieu de 70%, la direction dans sa grande générosité rajoutant 10% pour essayer de faire passer la pilule du rabotage actuel des congés payés. Mais qui dit que la direction ne changera pas de position d’ici là ?

C’est ce qui se passe pour les 80 ouvriers de l’usine de St Doulchard (près de Bourges) qui devaient travailler jusqu’au vendredi 20 pour fabriquer les pneus du F35 de l’armée américaine – production "indispensable" pour aller semer la mort aux quatre coins de la planète – qui maintenant doivent continuer à travailler jusqu'à épuisement des matières premières, week-end compris. Et cela, sans être protégés, ni masques, ni gels hydro-alcooliques, ni essuie-mains à usage unique !

Et si, en avril, le confinement est levé pour les entreprises, sous prétexte de préserver l’activité économique, dixit le ministre de l’économie, ce sera tout bénéfice pour Michelin qui, justement, en fait des bénéfices : 1,7 milliards.

C’est sur ce pactole et les dividendes versés aux actionnaires qu’il faut prendre pour maintenir l’intégralité des salaires des travailleurs.

La santé de la paye doit passer avant la santé des profits !

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