La grève pour les salaires

Dans cette fonderie Aluminium sous-traitante de l’automobile, qui emploie 170 salariés et une vingtaine d’intérimaires, à chaque fois que les ouvriers montraient leur mécontentement des salaires freinés, alors qu’il faut produire toujours plus dans les conditions usantes du travail en 3x8, le nouveau directeur leur servait un discours « le redressement des comptes de l’usine ces derniers mois est fragile…, il y a besoin de stabilité, … ». Ras l’bol des efforts toujours pour les mêmes !

Au cours de la comédie des NAO jouée par la direction en trois réunions, elle a commencé par faire de la provocation. Prétendant qu’à Delle, les salariés avaient eu plus que leur part les années passées, ce serait en tout et pour tout 23 euros net. Ensuite, c’est 30 euros nets, une prime Gilets Jaunes de 350 euros mais avec la suppression du paiement de la journée de solidarité et de la prime de Noel en bons d’achat de 225 euros. Les travailleurs voyaient bien qu’il faudrait faire plus que des débrayages pour obtenir une augmentation de salaire qui se voie. La revendication de 100 euros pour tous était posée.

Mercredi 20 mars, la grève était décidée le matin dans les ateliers, confirmée par l’équipe d’après-midi et celle de nuit, toutes les machines arrêtées. Le lendemain matin, c’était le blocage total pour augmenter la pression sur la direction, l’empêcher de tenter de regrouper des intérimaires dans la même équipe pour redémarrer des fours. Et elle acceptait de rediscuter avec la CGT, seul syndicat présent.

A la proposition d’une augmentation de 40 euros pour tous, d’une prime Gilets Jaunes qui passe à 600 euros, de maintenir celle de Noel et le paiement de la journée de solidarité, ainsi que le paiement de toutes les heures non travaillées aux intérimaires, même si cela ne fait pas encore le compte, les grévistes ont décidé de reprendre le travail, estimant qu’ils avaient fait reculer une direction particulièrement arrogante.