Suisse : Lucerne n'a pas besoin d'état d'urgence pour empêcher les manifestations01/02/20172017Brèves/medias/breve/images/2017/02/Credit_Suisse_Lucerne.JPG.420x236_q85_box-0%2C342%2C3648%2C2394_crop_detail.jpg

Brève

Suisse

Lucerne n'a pas besoin d'état d'urgence pour empêcher les manifestations

illustration
Siège du Credit Suisse à Lucerne (James Steakley, wikimedia commons).

Dans le canton de Lucerne, en Suisse centrale, la loi sur la police en vigueur depuis début 2016 oblige toute personne organisant ou participant à une manifestation qui entraîne des violences à supporter les frais de l'intervention de la police... en théorie jusqu'à hauteur de 30 000 francs (soit plus de 27 000 euros) ! Décourager les manifestants en les menaçant de les ruiner, il fallait y penser. Et la loi a déjà eu l'effet attendu : le 1er mai 2016, pour la première fois en dix ans, il n'y a pas eu de manifestation à Lucerne.

Une association de juristes de gauche a attaqué la loi devant le Tribunal fédéral (équivalent du Conseil constitutionnel en France). Fin janvier, celui-ci, qui a pris son temps pour statuer, a jugé qu'il n'était pas conforme à la Constitution de traiter de manière indifférenciée tous les manifestants, mais qu'il n'y avait aucun problème dans le principe même de leur participation aux frais d'une intervention des forces de répression. Dans un climat profondément réactionnaire, d'autres cantons suisses, comme Berne, sont en train de s'inspirer de cette loi de Lucerne. Pour les capitalistes, la Suisse n'est décidément pas qu'un paradis fiscal, c'est aussi un paradis tout court...

Partager