Logifare Moselle : Dix jours de grève contre un patron de combat07/05/20182018Brèves/medias/breve/images/2018/05/20180427_Piquet_greve_Logifare.jpg.420x236_q85_box-0%2C390%2C4160%2C2730_crop_detail.jpg

Brève

Logifare Moselle

Dix jours de grève contre un patron de combat

Illustration - Dix jours de grève contre un patron de combat

Commencée à l’occasion de la journée interprofessionnelle du 19 avril à la suite d’un débrayage d’un secteur de l’usine, la grève s’est poursuivie pendant dix jours chez Logifare, filiale de la multinationale spécialisée en logistique Katoen Natie. Une cinquantaine de salariés sur les 154 que comptent le site ont tenu bon malgré les intimidations du tribunal leur demandant de lever le blocage du site, se réunissant tous les jours et multipliant les actions pour informer la population.

La direction a été contrainte de rencontrer les grévistes, leur proposant 1% au bout d’une semaine puis 2% d’augmentation à la fin du conflit. Même si la grève n’a pas permis d’atteindre les 5 % revendiqués, elle a permis aux salariés de se retrouver collectivement pour mettre en avant leur ras-le-bol des conditions de travail en particulier la modulation quasi-quotidienne des horaires de travail et la non prise en compte de la polyvalence dans leur rémunération. Il faut dire que dans cette entreprise de logistique, les salaires dépassent à peine le smic sur des postes polyvalents de logistique où il faut jongler entre les différentes activités d’emballage de DVD pour Disney et Warner, de stockage de produit chimique pour l’usine Total de Carling toute proche voire de lavage de citernes de camions.

Le groupe Katoen Natie est la propriété du milliardaire belge Fernand Huts qui se distingue régulièrement pour son arrogance de grand patron. S’il a fait parler récemment de lui en tant que propriétaire de sociétés off-shore lui permettant de dissimuler dans divers paradis fiscaux sa fortune colossale, c’est en toute discrétion également qu’il empoche les subventions de l’état et des collectivités locales pour s’enrichir : prise en charge par la communauté de commune des frais de rénovation de la citerne incendie du site de Logifare à hauteur de 60 000 euros ; sans parler des dizaines de milliers d’euros encaissés au titre de la prime d’aménagement du territoire sans créer un seul emploi, aux dires même d’un rapport ministériel.

Malgré son assurance au début de la grève, la direction de l’entreprise a bien dû en rabattre après dix jours de mobilisation des salariés de l’usine. Au-delà des 2 % récupérés dans les poches du patron, c’est bien ce sentiment de s’être fait entendre qui a marqué les esprits de tous, grévistes et salariés solidaires de la grève compris.

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