Une vague de décès qui pose question

L’Est Républicain a révélé qu’il y a eu entre le 17 mars et le 23 avril 9 décès parmi les quelque 80 résidents à la maison de retraite médicalisée située près du port Sainte-Catherine (anciennement les Ophéliades) à Nancy. Cette série de décès est survenue suite à une infection grippale qui avait contaminé la moitié des résidents pendant le mois de mars. L’ARS avait alors pris des mesures de confinement sanitaire pendant lesquelles les résidents devaient rester dans leur chambre.

Officiellement un seul décès serait dû à la grippe, mais les autres sont-ils liés aux conditions dans lesquelles s’est fait cet isolement strict ? Le journal citait le témoignage d’une dame qui avait retrouvé son mari déshydraté au point qu’il avait été transféré à l’hôpital central où il est mort trois jours plus tard.

Quand on sait le manque de personnel qui règne en temps normal dans les EHPAD, on peut se demander si les effectifs permettaient de faire face à cette situation particulière qui compliquait inévitablement la prise en charge des résidents. Déjà une épidémie s’était produite dans un EHPAD Korian de Lyon en décembre 2016 - janvier 2017, mais les leçons n’ont manifestement pas été tirées.

Pour le groupe privé Korian, qui se veut le leader européen des maisons de retraite, « l’or gris » est un marché plein d’avenir. Mais, là comme ailleurs, les profits se font en économisant sur les effectifs, avec des conséquences qui peuvent vite être dramatiques quand il s’agit de personnes fragiles.