Brève
Renault Sandouville (Seine-Maritime)
Renault a les moyens de payer !
Jeudi 18 novembre, la direction de l'usine a annoncé 70 jours de chômage technique, avec les conséquences financières que cela représente pour les salariés. Car, jusqu'au 31 décembre, un accord avec l'Etat garantit que les jours chômés étaient indemnisés à 100% (hors prime) ; mais après les pertes sur le bulletin de salaire seront catastrophiques. « C'est du jamais vu ! », disent les travailleurs en colère. Les 2500 salariés, qui étaient 10 000 il y a 15 ans, se demandent aujourd'hui : « combien serons-nous demain ? ».
Cette année, il y avait plus de travail : en 2009 l'usine a supprimé 1300 postes dans le cadre d'un Plan de départ. En ce moment même, la direction centrale de Renault discute avec les organisations de la mise en place d'un plan de départ, a priori pour les plus anciens. Mais, rien ne filtre et l'inquiétude grandit sur l'avenir de chacun.
Dans le même temps, la direction du site continue l'intensification du travail. Elle veut augmenter rapidement la cadence de production. Quant à l'utilitaire dont Carlos Ghosn, président de Renault-Nissan, et Sarkozy, ont promis la fabrication à Sandouville, il n'arriverait, au mieux qu'en 2013. Voire... En parallèle, la direction du groupe ne cache plus son projet de regrouper sur son usine de Douai (Nord) la production de toutes les voitures haut de gamme.
Par ailleurs, les finances de Renault vont bien. Le chiffre d'affaires a augmenté de 24 % au premier semestre 2010, pour un bénéfice de 823 millions, alors que l'année précédente, l'entreprise pleurait misère auprès de l'État et obtenait 3,5 milliards.
Renault a de l'argent, gagné sur le dos des travailleurs qu'elle exploite toute l'année. Alors, il n'y a aucune raison que ceux de Sandouville paient les choix faits par la direction pour les actionnaires !