La Réunion : Les forçats de la NRL brisent le silence30/09/20202020Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

La Réunion

Les forçats de la NRL brisent le silence

Depuis des mois, Région et majors du BTP sont en conflit à propos de la finition des derniers kilomètres de la Nouvelle Route du Littoral.

L'insuffisant approvisionnement en roches massives du chantier et la recherche de solutions de rechange (utilisation des andains dans les champs de cannes) a été l'occasion pour les entreprises concernées de réclamer plusieurs rallonges de dizaines de millions d'euros auprès de la collectivité qui a fini par accéder à leur demande.

Dernièrement les patrons transporteurs de roches sont aussi entrés dans la danse et ont manifesté devant la Région et devant le siège du groupement d'entreprises pour exiger que le chantier redémarre au plus vite se plaignant d'être étranglés financièrement. Tous les rassemblements et déclarations de ces patrons ont été régulièrement couverts et reproduits par les médias. À aucun moment on n'a entendu la voix de leurs salariés. À croire qu'ils n'existaient pas !

Et puis, mardi 29 septembre, on a pu entendre, ô miracle, la voix de ces derniers qui, sous couvert d'anonymat (« pour ne pas risquer de perdre leurs emplois »!) ont pu intervenir aux informations de 19 h sur la chaine télévisée de Réunion la Première.

Et là on a pu avoir enfin un mince, mais fort intéressant, aperçu des conditions de travail qui leur sont réservées : des journées de travail qui commencent à 5 heures du matin et finissent à 16 heures, sans pause, et pour des salaires inférieurs à 1400 € et pas supérieurs à 1500, pas de primes de repas et pour ceux qu ne seraient pas contents de leur sort une seule réponse : « Qu'ils aillent voir ailleurs ! » dixit le représentant d'un syndicat patronal routier.

« Isolés et sans syndicat, les chauffeurs auront beaucoup de mal à améliorer leur sort », telle était la conclusion du journaliste parti les interviewer. En effet, face à leurs exploiteurs, seule l'organisation indépendante des chauffeurs routiers et leur lutte collective leur permettra de changer leur sort.

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