Brève
Labinal Safran – Villemur-sur-Tarn (31)
Chantage au salaire
Depuis le début de la semaine l’activité a mollement repris dans cette entreprise (groupe Safran) sous-traitante de l’aéronautique qui emploie 500 salariés dans la banlieue de Toulouse. Une partie des travailleurs est désormais répartie en deux équipes qui ne se croisent pas, travaillant 30 heures par semaine. Les 6 heures restantes sont payés en chômage partiel, à 84% du salaire net. C’est à dire que les travailleurs vont au travail pour perdre sur leur salaire déjà pas bien lourd. Alors que les profits de Safran pour 2019 ont augmenté de 34,5%, le patron de Labinal a royalement augmenté les salaires de… 0,7%, une misère. Bref, le patron compte sur le bas niveau des salaires pour convaincre les salariés de reprendre le chemin du travail
Pour les congés et la banque de temps, il est clair qu’ils ne sont pas intouchables. Quant au travail qui est grandement réduit dans les faits, chacun est invité à nettoyer son poste de travail en le quittant. Mais il n’y a pas de masques et les seuls gants utilisés sont les mêmes que d’habitude. Bref ça râle dans les chaumières et beaucoup estime que leur travail n’est pas « vital » pour justifier de telles prises de risque pour eux et leurs proches, d’autant qu’il n’y a plus de câblage ni de transporteur. Certains disent que s’il s’agissait de fabriquer des respirateurs ou des masques, ils seraient prêts à travailler, mais pour faire de l’avance pour les avionneurs, ça n’a aucune justification.
Les syndicats « exigent » de la direction un document écrit, garantissant que toutes les mesures de sécurité sont respectées. Comme si un bout de papier suffisait à rassurer ceux qui n’ont aucune confiance, à juste titre, dans les parasites capitalistes. Accompagner le patron dans sa gestion de la crise sanitaire c’est être dans l’autre camp.