Brève
Toulouse
La Poste : sanction familiale
Jeudi 9 juin, plus d’une centaine de postiers ont manifesté devant la direction départementale de La Poste contre la menace de licenciement d’une factrice du Mirail. Le matin-même, plus de 70% de ses collègues étaient en grève en solidarité.
L’affaire commence fin 2015 lorsque son fils, facteur lui aussi, a vu son CDD non renouvelé parce qu’il n’arrivait plus à bout des « frigos » (le courrier non distribué en fin de journée mis de côté par les facteurs et écoulé les jours suivants) qu’un rythme de dingue l’obligeaient à accumuler jour après jour, alors qu’il ne comptait pas ses heures. N’en pouvant plus de la pression qu’on subit quand on est travailleur précaire, il a fini par s’en débarrasser.
Non contente d’avoir renvoyé le fils au chômage, La Poste s’en prend désormais à sa mère, accusée de n’en avoir pas parlé à la hiérarchie. En réalité, pour la mère comme pour le fils, ce sont bien les deux bouts d’une même politique de La Poste : user et abuser des travailleurs précaires, quitte à leur rendre le travail impossible, et mettre tous les postiers sous la pression permanente du toujours plus. En soutenant leur collègue, c’est aussi cette course folle à la rentabilité que les facteurs du Mirail ont dénoncée.