Brève
Perpignan
Les travailleuses de l'aide à domicile envoyées au casse-pipe
La situation dans l’aide à domicile et les services à la personne est tendue depuis le début du confinement. Une salariée d'une association de Perpignan témoigne:
« Comme ni les salariés ni les personnes chez qui ils interviennent ne sont testés au coronavirus, on travaille à l’aveugle, en faisant prendre des risques à tout le monde. Nous manquons cruellement de masques, de blouses jetables, de tout le matériel nécessaire pour intervenir en toute sécurité auprès de personnes parfois vulnérables. Cette situation peut favoriser la propagation du virus, dans un sens ou dans l’autre. On part au travail avec la boule au ventre. On a peur d’être contaminées ou de contaminer des gens fragiles.
Dans ce contexte la direction n’a trouvé la semaine dernière à nous proposer que quelques masques en tissu, fabriqués par des bénévoles, et bien sûr non-homologués. Au lieu de se démener pour nous trouver du matériel efficace, elle a sauté sur l’occasion de faire quelques économies et a même eu le culot de justifier cela en essayant de nous convaincre que c’était « mieux que rien ».
Pour la direction, la santé des travailleurs et celle des usagers ne vaut donc pas grand-chose, à peine « mieux que rien », et surtout moins que ses économies de bout de chandelle. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous nous sommes réunis et nous avons décidé d’une réaction collective si le matériel nécessaire n'était pas arrivé lundi. On nous a finalement annoncé lundi qu'on n'aura que quatre masques par semaine, et qu'il faudra les laver après utilisation…
De plus, vu la baisse d'activité, la direction fait pression pour qu'on prenne sur nos congés, là encore pour faire des économies sur notre dos ; mais le confinement, c'est pas les vacances ! Nous n’acceptons pas que la vie des travailleurs et celles des usagers soit si peu considérée. Ce n’est pas à nous de payer pour la politique d’économie de la direction et des financeurs qui sont derrière, une politique qui ne date hélas pas d'aujourd'hui. »