Procès AZF : une victoire morale pour les sinsitrés

16 ans après l’explosion de l’usine qui dévasta les quartiers populaires de Toulouse, le verdict du 3ème procès a reconnu la culpabilité de l’industriel : 15 mois de prison avec sursis et 10 000€ d’amende pour le directeur de l’usine ; 225 000€ d’amende pour la filiale de Total.

Mais la société TOTAL, quant à elle n’a pas été condamnée. C’était pourtant le donneur d’ordres, qui imposait à sa filiale des effectifs insuffisants, l’appel à une sous-traitance non contrôlée, la non maîtrise des déchets, la recherche du profit maximum au mépris des règles de sécurité. C’est cette irresponsabilité qui a conduit à ce que la justice appelle « la mise en danger de la vie d’autrui » .

Et si Total n’a pas été inquiété, ce sont ses experts, ses avocats, sa commission d’enquête interne, ses rumeurs orchestrées pour accréditer la piste terroriste qui ont été déboutés, une nouvelle fois. Alors même si ce sont les sous-fifres qui sont condamnés à la place de Total, personne n’est dupe : c’est une victoire morale des victimes, contre Total.