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Brève
Lyon
Des mandarins qui pleurent la bouche pleine
Après la grève administrative en septembre de quelques 500 médecins spécialistes et chirurgiens qui exercent en "privé" au sein des hôpitaux publics, ce sont les chirurgiens libéraux et hospitaliers qui sont en grève cette semaine, à l'appel d'un syndicat très corporatif, l'Union des Chirurgiens de France (l'UCDF). A Lyon, cette grève serait suivie à 80 %, dans le privé essentiellement.
Que ce soit en septembre ou aujourd'hui, ces messieurs réclament un meilleur revenu.
Il y a un mois, ils ne voulaient pas d'augmentation de leur redevance pour l'utilisation des équipements publics mis à leur service. Là, ils réclament un meilleur remboursement des actes par la Sécurité sociale, et la liberté d'imposer les honoraires de leur choix.
Ces professionnels exercent sans doute un métier très honorable, mais il ne sont pas pour autant sur la paille.
D'après un rapport de 2007 du "Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie", demandé par le gouvernement, de plus en plus de spécialistes sont en secteur 2 et la progression des dépassements d'honoraires a doublé en quelques années. Il est noté que le revenu moyen annuel d'un spécialiste, charges déduites et avant impôt, est de 113 000 euros, avec une grande disparité il est vrai, mais les chirurgiens sont plutôt dans le haut.
De toutes façons, ces mandarins n'ont pas grand chose à craindre du gouvernement, qui consacre de moins en moins d'argent au public et qui favorise l'installation des cliniques privées, particulièrement à Lyon.
La santé est ainsi devenue "rentable", sur le dos de la Sécu entre autres. Mais certains en redemandent encore plus. Que les usagers aient de plus en plus de mal à se soigner, c'est le cadet de leurs soucis.