Affaire Spanghero : les travailleurs ne sont en rien responsables

Après quelques jours durant lesquels l'agrément sanitaire avait été suspendu, l'usine Spanghero va pouvoir reprendre la production de viande hachée, et de saucisserie ainsi que l'élaboration de plats cuisinés. La menace que ce soit les salariés qui trinquent pour les escroqueries de la direction est d'autant plus choquante que le travail dans la société Spanghero est particulièrement dur et les salaires au plus bas.

Quant aux autorités elles font mine hypocritement de prendre des précautions pour protéger les consommateurs. Mais ce sont bien les choix politiques des gouvernements depuis des années, qui ont abouti à la quasi disparition des services de l'état chargés de contrôler l'activité des ces entreprises de l'agro-alimentaire en laissant aux patrons le soin d'organiser eux-mêmes les contrôles.

Depuis 2009, quand le groupe basque "Lur Berry" (1,12 milliard d'euros de chiffre d'affaires) a racheté l'entreprise Spanghero, les rumeurs de fermeture de l'usine et de l'abattoir n'ont pas cessé. "Lur Berry" est un groupe dont les activités sont similaires à celles de Spanghero. A l'époque bien des travailleurs se demandaient si le rachat n'avait pas seulement pour but de reprendre les activités d'un concurrent et organiser sa fermeture. D'ailleurs les multiples licenciements individuels subis par des employés, sous des prétextes divers, alimentaient cette crainte. Et la fermeture de l'abattoir, qui employait 87 salariés, au mois de novembre dernier, a confirmé que ces craintes étaient, au moins en partie, fondées.

Mais le scandale actuel qui révèlent l'absurdité du fonctionnement de l'industrie agroalimentaire qui arrondit ses marges en créant des circuits insensés pour les produits et surtout l'irresponsabilité des dirigeants ne doit pas avoir pour résultat de plonger dans la misère des centaines de familles et de ruiner une ville. C'est aux responsables de payer, pas aux travailleurs. Ceux-ci doivent garder un emploi et un salaire !