Brève
TOULOUSE- Quartier du Mirail
La police contre les pauvres
Jeudi 29 août à l'aube, c'est toute une armada policière qui est intervenue au Mirail pour évacuer une vingtaine d'habitants qui occupaient encore, faute de solution, leurs logements insalubres dans la cité des Castalides : GIPN héliporté sur le toit pendant que des dizaines d'autres policiers investissaient les lieux par les escaliers, quartier envahi par des dizaines de véhicules de police.
Cet immeuble de quelque 400 logements, est frappé depuis quelques mois d'une interdiction d'habiter pour cause d'insalubrité. Mais cela fait des années que la situation de ses habitants s'y dégrade, victimes de marchands de sommeil et du laisser faire des pouvoirs publics. Cela fait des années que les travailleurs sociaux et les associations dénoncent les conditions de vie infâmes dans lesquelles des centaines d'hommes, femmes et enfants étaient contraints de vivre.
Aujourd'hui, les solutions de relogement proposées par la Mairie vont de logements sociaux pour les plus chanceux à des abris de chantiers... pour les familles Roms (en attendant des mobil homes). Quant aux sans-papiers dont certaines familles avec enfants, ils devront se contenter de cinq nuits d'hôtel.
Cet immeuble est souvent appelé « immeuble de la honte », mais la honte, elle est pour cette société et ceux qui la dirigent qui laissent délibérément pourrir la vie des habitants des quartiers populaires et les traitent comme des criminels. Une telle démonstration de force dans un quartier populaire, dirigée contre les plus pauvres est particulièrement révoltante et a choqué tout le voisinage. Fort avec les faibles et faible avec les riches, c'est la même politique qui se répète d'un gouvernement à l'autre.