ID Logistics-Marseille : exploitation puis licenciement

Mercredi 15 octobre, des salariés de  l’entrepôt  ID Logistics-Madrague-ville à Marseille  se sont rassemblés devant le Conseil des Prudhommes pour dénoncer leurs licenciements pour faute grave et attaquer leur patron suite à la fermeture, il y a un an, de l’entrepôt.

ID Logistics est une grande entreprise de stockage et de distribution de 42 000 salariés à travers le monde. Elle appartient à Eric Hémar, qui possède une fortune de 1,450 milliards d’euros, la 97ème fortune de France selon le magazine Challenges.

Le patron est milliardaire, mais les conditions de travail étaient d’un autre âge. Dans un entrepôt poussiéreux, sans chauffage, sans aération, sans toilettes, ni accès à l’eau,  les travailleurs devaient décharger des camions, manipuler, trier et scanner des colis pouvant peser plus de 55 kg.

Il y a un an le patron décida de le fermer au prétexte d’une perte de contrat avec Amazon son quasi unique client. Les travailleurs se sont retrouvés à la rue. Pour éviter de payer des indemnités de licenciement, le patron a usé  d’une clause de mobilité  pour proposer à 47 d’entre eux une mutation dans un entrepôt de Bollène dans le Vaucluse, à 135 km de Marseille sans dédommagement pour le transport. Ceux qui ont refusé ont été purement et simplement licenciés pour faute grave sans un sou et avec toutes les difficultés qu’on peut imaginer pour retrouver un emploi. Pas plus tôt les travailleurs licenciés, le patron a ouvert un autre entrepôt à 20km de Marseille près d’un site d’Amazon.

Après avoir essayé de faire reculer leur patron par la grève, vingt travailleurs ont finalement décidé de saisir le tribunal des Prud’hommes.

Et pourtant, un patron milliardaire, un client parmi les plus grandes entreprises de la planète : il y aurait eu largement de quoi maintenir les salaires et les emplois.