Brève
Montpellier
17 octobre 61, un massacre d'Etat

A Montpellier, vendredi 17 octobre, avait lieu l’inauguration d’une plaque pour commémorer le massacre des Algériens le 17 octobre 1961. Sur le pont Zuccarelli était réuni une centaine de personnes, surtout des associations.
Au micro se sont succédé les prises de parole pour saluer le travail des historiens face à l’obstruction de l’État, avant de laisser le dernier mot au maire Michael Delafosse (PS). Selon lui, la responsabilité du drame incombe à Maurice Papon, alors préfet de police, qui s’était auparavant illustré en organisant la déportation de juifs sous Vichy… L’État aurait « oublié de défendre ses valeurs et de protéger ses citoyens ».
Mais c’est oublier que ce fut une politique consciente de l’État français (et du gouvernement de Guy Mollet SFIO, ancêtre du PS) de ségréguer les Algériens et de briser toute sympathie avec les travailleurs se battant pour l’indépendance de l’Algérie, quitte à noyer des manifestants le 17 octobre 1961. Aujourd’hui c’est le même État colonial français qui réprime les indépendantistes en Nouvelle-Calédonie et fait la chasse aux migrants à Mayotte comme en métropole.
Cette inauguration d’une plaque du souvenir était demandée depuis longtemps par les associations. Elle a surtout été l’occasion d’une récupération politique par le maire, sans doute plus préoccupé par l’imminence des élections municipales que des victimes de « la République ».