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Brève
La Poste – Paris Brune (Paris 14e)
Un licenciement qui ne passe pas
Suite à la décision nationale de mettre fin à toutes les missions d’intérimaires, des milliers d’entre eux ont brutalement perdu leur travail à La Poste. Mais à Paris Brune, qui regroupe 400 postiers de trois arrondissements parisiens (5e, 13e et 14e), la direction est tombée sur un os.
Si une partie des salariés intérimaires a continué à travailler en acceptant des contrats à durée déterminée, une autre a été « remerciée » sans autre forme de procès. Or dès lundi 9 décembre, les conséquences se sont fait sentir : des chauffeurs ont constaté l’absence d’un collègue intérimaire, encore parmi eux le samedi précédent et alors que ce même lundi, la ligne de Chronopost qu’il aurait dû livrer n’a pu être faite. A la préparation des tournées, les trieurs déploraient l’absence de plusieurs intérimaires alors qu’ils sont déjà en sous-effectif.
Mardi 10 décembre, la responsable d’une agence intérim est venue trouver une collègue sur sa position de travail, CDI intérimaire depuis neuf ans et à qui La Poste refuse le CDI sous un prétexte pour lui signifier la fin de mission à La Poste. Sous le choc, cette salariée connue et appréciée de tous, s’est effondrée en larmes. Aussitôt, un débrayage pour le lendemain matin a été décidé, le bouche à oreille et les portables ont fait leur œuvre et à la prise de service, préparateurs, chauffeurs et facteurs des trois arrondissements se sont rassemblés : « si elle ne travaille pas, nous ne travaillons pas ».
Le directeur, sentant la situation explosive, a préféré reculer immédiatement. Feignant ne pas être au courant de ce licenciement et en faisant porter le chapeau à l’agence d’intérim, il a prolongé la mission de la travailleuse concernée. Son mauvais numéro d'acteur n’a convaincu personne, mais c’est soulagés et fiers de leur solidarité que les postiers de Paris Brune ont repris le travail.