Procès Chouviat : Des policiers assassins09/01/20252025Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Procès Chouviat

Des policiers assassins

Trois policiers auteurs en janvier 2020 d’une interpellation qui s’était terminée par la mort de l’interpellé vont être jugés à Paris, devant le tribunal correctionnel, pour homicide involontaire. Non seulement il a fallu cinq ans pour en arriver à un procès, mais bien des éléments montrent que ce « comportement non adapté, négligent et imprudent » des policiers selon les termes du renvoi, était bien une exaction policière.

Cédric Chouviat, livreur en scooter, avait en effet été interpellé pour un contrôle. Plaqué au sol, encore casqué, maintenu sur le ventre par trois policiers tandis qu’une quatrième assistait à la scène, il a eu un malaise et est mort à l’hôpital d’une crise cardiaque.

En réalité, l’autopsie a aussi mis en évidence une fracture du larynx. L’expertise judiciaire a révélé, grâce à des films pris par des témoins, que Cédric Chouviat avait par neuf fois répété « j’étouffe » alors qu’il était plaqué au sol, menotté et battait des jambes pour tenter d’échapper à l’étouffement. Tout cela s’est transformé dans les dépositions des policiers en « signes d’une rébellion » et ils n’auraient pas entendu les « j’étouffe » !

Pour les avocats de la famille, la qualification d’homicide involontaire est un « non-sens juridique » et l’un d’eux espère faire du procès un débat sur les violences policières et le fonctionnement des institutions policière et judiciaire.

Car, au-delà de l’imbécillité et de la violence personnelle de certains individus, la répétition de ce genre de faits, comme par exemple un tabassage dans un commissariat parisien en juillet 2024, révèle la façon dont l’État forme ses forces de répression, et le plus souvent les protège, y compris quand elles tuent.

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