Brève
Strasbourg
La détermination des grévistes fait reculer Dumarey
En grève depuis une semaine à 90%, les travailleurs de Dumarey ont accepté l’accord de fin de conflit signé par les syndicats dans l’après-midi de lundi. Pendant une semaine, ils ont bloqué toutes les sorties et mis en sécurité, comme trésor de guerre, les pièces produites qui devaient être expédiées. Ils ont résisté à toutes les pressions y compris au chantage du dépôt de bilan et lundi matin ils avaient encore décidé de continuer la grève.
Mais lundi 18, dans l’après-midi, une nouvelle réunion s’est tenue en présence de l’actionnaire Dumarey, appelée par un délégué CGT. Ce n’est qu’après trois allers-retours des délégués, renvoyés par les grévistes pour obtenir une augmentation significative des indemnités supra-légales que celles-ci ont été augmentées : pour les travailleurs qui ont plus de 35 ans d’ancienneté, elle est passée de 25 000 € bruts à 50 650 € bruts, les plus récents embauchés (moins de 9 ans) de 2 500 € à 20 650 €.
L’accord comprenait aussi une prime de reprise de 1 000 €, versée en novembre et de 500 € versée en janvier. Le congé de reclassement est de 10 mois pour les moins de 55 ans, 12 mois au-delà, bien insuffisant avec les plans de licenciements en cours. Ces mesures seront valables sans limitation de durée, les travailleurs craignant qu’après la charrette de 248 licenciements, l’usine ferme tout simplement. Au total, les 60 millions provisionnés pour le PSE avec ZF, le donneur d'ordre, seront passés à 75 millions.
C’est bien en deça des 70 000 € de prime extra légale que revendiquaient les grévistes, et certains étaient déçus. Comme en témoigne les 30 % des votants qui mardi matin ont voté contre la fin de la grève. Mais la majorité a voté la reprise du travail et les grévistes sont rentrés la tête haute en ayant fait reculer, au moins partiellement, un patron de combat.