Communiqué
Communiqué de Martial COLLET
Faire du fric avec du vent
Les marins pêcheurs de la région, qui se mobilisent depuis plusieurs mois contre la réalisation du parc éolien de la baie de Saint-Brieuc qui vient de débuter, soutenus par des collègues venus de tout le pays, ont réussi leur mobilisation samedi dernier. Avec les associations qui militent pour la préservation de l’environnement, ils dénoncent, entre autre, les conséquences sur la faune sous-marine, voyant là une menace sur la ressource, notamment la coquille Saint-Jacques.
C’est le géant espagnol de l’énergie Iberdrola déjà présent en mer d’Irlande, en mer du Nord ou en mer Baltique qui a hérité du projet de construction de 62 éoliennes. Ce parc devrait être opérationnel en 2023, et répondre à la consommation électrique annuelle de près de900 000 habitants, chauffage compris.
Mais là n’est pas le seul problème. Cela pourrait d’ailleurs paraître réjouissant de voir des centaines d'emplois industriels créés pour construire les éoliennes afin que la Bretagne, dépourvue de production électrique, soit alimentée par de l'énergie « propre ».
Sauf qu'il s'agit en même temps d'une gigantesque arnaque. Le coût d'installation des éoliennes, pour une production totale équivalente à celle de deux centrales nucléaire EPR, est tout aussi cher, et le système sera beaucoup plus onéreux à faire fonctionner. De plus, pour récupérer leurs investissements, les trusts ont la garantie de vendre à EDF le courant électrique produit à des tarifs de faveur, très supérieurs au prix de base.
EDF répercutera ensuite ces dépenses sur les factures que devront payer les usagers.
De plus, Le vent étant (encore) gratuit, on pourrait s'attendre logiquement à ce que l'énergie électrique produite par des éoliennes soit bon marché ; eh bien non ! L'électricité des éoliennes revient beaucoup plus cher que celle en provenance des centrales hydrauliques, thermiques ou nucléaires. C'est encore plus vrai pour les éoliennes implantées en mer.
EDF répercutera donc ensuite ces dépenses sur les factures que devront payer les usagers. Certains pourront peut-être se consoler en ayant de l'électricité « locale » et « verte », sauf évidemment les jours sans vent (cela arrive même en Bretagne) où ils n'auront pas un kilowatt supplémentaire et se verront peut-être à nouveau menacés de coupures.
La grande question est donc : qui va payer la dépense ? Pour le moment ce sont les usagers d'EDF, car le coût de l'électricité éolienne se répercute sur leurs factures.
Il y a donc là une grande menace d'« aspiration » dans les poches des consommateurs d'électricité, c'est-à-dire sur tout le monde.