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Communiqué
La Réunion
Sur la situation à Mayotte C’est la misère qui produit l’insécurité !
Depuis bientôt 15 jours, un mouvement dit de « grève générale » paralyse l’île de Mayotte, contre l’insécurité grandissante dans ce 101ème département français.
Le ras-le-bol de la population des vols, des rackets, des agressions dans les écoles, les lycées, dans les bus, dans les commerces, etc. est tout à fait compréhensible.
Revendiquer que l’État trouve des solutions d’urgence et à long terme est légitime.
Mais quelles solutions ?
Exiger le recrutement et la formation de centaines d’enseignants, de surveillants, de personnel techniques et administratifs, la construction d’établissements scolaires en nombre suffisant, comme le demandent le personnel enseignant et non enseignant pour que les classes ne soient plus surchargées, pour mettre fin à ce système inouï de cours par alternance, matin pour les uns et après-midi pour d’autres, pour que les élèves puissent même avoir la possibilité d’apprendre, est plus que nécessaire dans ce département laissé à la traîne par les différents gouvernements depuis Sarkozy, jusqu’à Macron en passant par Hollande !
Exiger plus de médecins, de sages-femmes, d’infirmiers, d’aides-soignants, des hôpitaux, des maternités, des centres de soins, de matériels, de médicaments, etc. en nombre suffisant est une mesure d’urgence et vitale !
Mais réclamer des renforts supplémentaires pour assurer la protection des frontières pour freiner une « immigration illégale » comme l’a fait Laurent Wauquiez à Mayotte ou encore « fermer la maternité de Mamoudzou à tout prix » comme le demande un ancien sénateur Mahorais, est complètement mensonger, voire criminel.
En effet, tous ceux qui désignent les Comoriens qui fuient la misère de leurs pays pour espérer vivre un peu mieux à Mayotte, comme les principaux responsables de l’insécurité, trompent les classes populaires de Mayotte et cherchent à attiser la haine entre les Mahorais et leurs propres frères des autres îles des Comores ! Leur seul objectif, loin de se préoccuper des conditions d’existence des Mahorais, est de ne pas désigner les vrais responsables de l’insécurité majeure qu’est la misère que sont les capitalistes comme ceux de Colas, de l’entreprise Mayco (Coca-Cola), qui licencient et le gouvernement qui prive les travailleurs et les pauvres de Mayotte des services publics utiles à la population.
L’insécurité à Mayotte, comme à La Réunion et ailleurs, se nourrit de la misère et de la précarité, elles-mêmes produites par l’économie capitaliste.
Ce 12 mars, La CGT Éduc’ation et la FSU de Mayotte appellent les travailleurs de l’Éducation nationale à faire grève.
Lutte ouvrière soutient cet appel et est solidaire des agents des écoles, des collèges des lycées qui réclament des moyens supplémentaires pour travailler dans de meilleures conditions et dans l’intérêt des élèves.
Il faut espérer que les travailleurs, comme les dockers, les ouvriers du BTP, les chauffeurs de bus, tous ceux qui font fonctionner l’économie, sauront aussi faire valoir leurs propres revendications. Exiger, dans la grève, des salaires et des conditions de travail décentes pour tous c’est renforcer le mouvement en exprimant les véritables besoins de l’ensemble de la population laborieuse.