Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs

Bonjour, je suis Agathe Martin. J'habite dans le Val de Marne. Aujourd'hui, je suis magasinière dans un atelier de maintenance des trains pour la gare Montparnasse, dans la banlieue sud de Paris. Dans cet atelier, nous travaillons tous pour faire rouler le matériel mais l'entreprise nous utilise sous différents contrats : précaire, statutaire. Elle découpe la boîte en différentes parties pour en vendre certaines au privé, comme par exemple la sous-traitance du nettoyage dans le domaine ferroviaire. De cette façon, l'entreprise tente de nous faire rentrer en concurrence les uns avec les autres pour nous faire accepter les mauvais salaires, les mauvaises conditions de travail, les sous-effectifs… Malgré cela nous suivons avec intérêt les luttes des autres cheminots sur le territoire, que ce soit les conducteurs, les contrôleurs mais aussi nous nous sentons solidaires des cheminots de tous les autres pays comme par exemple les cheminots d'Allemagne qui se sont battus en janvier sur leurs salaires. Tout au long de ma « carrière », j'ai partagé la difficulté de l'exploitation avec des camarades de travail de tout statut, de tout âge, de toute nationalité avec ou sans papier et en tant que militante ouvrière, j'ai toujours combattu ces divisions artificielles qui, en fait, ne profitent qu'au patron. Par exemple, dans mon atelier, il y a quelque temps, nous avons aidé un jeune sans papier à obtenir son permis de séjour. Bon ce n'est pas terminé. En réalité, c'est collectivement qu'on peut lutter et gagner. Notre force à nous, c'est notre conscience que nous ne sommes qu'une seule classe de travailleurs, et qu'on est capable de s'organiser, de s'unir pour défendre nos intérêts communs. Un camarade de Safran disait : « Divisés nous sommes morts, unis nous sommes forts ». Cette idée fondamentale du mouvement ouvrier, je l'ai vécue dans toutes les luttes, petites ou grandes auxquelles j'ai participé. Nous sommes une seule et même classe sociale capable de renverser ce monde capitaliste délirant.