Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs

Je m’appelle Mink Takawe. Je suis enseignante à Charleville-Mézières. Je vis et je milite dans les Ardennes. 
Les classes laborieuses subissent les effets les plus violents de la crise actuelle du système capi-taliste. On a vu récemment les agriculteurs se mobiliser dans plusieurs pays européens. Parmi eux, des petits paysans qui n'arrivent pas à vivre de leur travail. Au nom de ces petits produc-teurs, les plus gros réclament des mesures dont ils seront en fait les seuls à bénéficier, comme c'est le cas de 80% des aides versées par l’Union européenne, qui ne reviennent finalement qu’aux 20% des agriculteurs les plus riches. Certains sont conscients que leurs problèmes sont les mêmes d'un pays à l'autre, comme ces agriculteurs français et belges, des éleveurs bovins notamment, qui se sont retrouvés sur un barrage à la frontière ardennaise. Mais beaucoup en appellent à la protection des institutions contre la concurrence jugée déloyale des agriculteurs étrangers, notamment hors de l'UE. 
Or cette concurrence est dans l'ADN du capitalisme. La pression sur les prix des produits agri-coles est la conséquence de la guerre féroce que se livrent les groupes capitalistes de l'agro-alimentaire et de la grande distribution à l'échelle internationale, pour préserver leurs marges de profit. 
Cette loi de la société capitaliste s'applique à tous les secteurs de l'économie. Dans l'usine Stel-lantis des Ayvelles, à Charleville-Mézières, ce sont des ouvriers ardennais et polonais que le pa-tron met en concurrence, faisant peser le chantage permanent de transférer la production d'un pays à l'autre.
Ni les frontières nationales, ni celles de l'Europe, ni bien sûr le libre-échange ne nous protége-ront de la soif de profit capitaliste. Pour sortir de cette logique de concurrence, dont les travail-leurs sont les premières victimes, il reviendra à la classe ouvrière, sans laquelle cette société ne peut fonctionner, d'engager le combat  pour renverser ce système basé sur le profit et de réor-ganiser toute l’économie pour qu’elle réponde enfin aux besoins de tous. Les travailleurs de-vront unir leurs forces par-delà les frontières pour mettre fin à cette guerre économique que nous imposent les capitalistes, et qui menace demain de se transformer en guerre généralisée.