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Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs
Salah KELTOUMI
Je m'appelle Salah Keltoumi. Je suis ouvrier cariste à l'usine Stellantis, Mulhouse. Nous sommes des milliers de travailleurs. Nous travaillons tous côte à côte. Nous n'avons pas le même statut. Certains sont embauchés, d'autres intérimaires et d'autres sous-traitants. Mais sans nous tous, il n'y aurait pas de voitures. Et sans nous tous, il n'y aurait pas de richesses. Il y a les anciens qui ne pensent qu'à partir, tellement le travail est dur. Puis il y a les jeunes, la plupart des intérimaires, qui veulent un emploi stable et un salaire qui tombe tous les mois. Le patron essaie de virer les anciens, les salariés usés qui ne peuvent plus tenir leur poste. Et puis ils licencient aussi les intérimaires qui arrivent en fin de mission. Pourtant les cadences augmentent. Ce n'est pas le travail qui manque à l'usine. Ce sont les bras. Nous sommes des dizaines de nationalités dans l'usine. Beaucoup de travailleurs nous ont rejoints ces derniers mois. Parmi eux, des Ukrainiens, des Afghans, des Syriens, des Soudanais. Ils ont fui la guerre, ils ont traversé les déserts, la Méditerranée. Ils ont côtoyé la mort et laissé leur famille dans leur pays d'origine. Sur les chaînes de production, ce sont devenus nos camarades. Le capitalisme et son organisation nous a rassemblé tous ensemble pour mieux nous exploiter. Aujourd'hui, nous sommes devenus des frères de labeur. Mais demain, il faudra être des frères de lutte pour rendre tous les coups que nous donnent les patrons. Demain, pour que les richesses reviennent à ceux qui les produisent, il faudra s'unir tous ensemble.
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