Elections européennes 2024
Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs
Serge LATCHOUMANIN
Je m'appelle Serge Latchoumanian, j'ai 55 ans, j'habite Saint-Benoît à l'île de la Réunion, et je suis formateur à la chambre d'agriculture. La chambre d'agriculture, comme tous les établissements publics, subit la politique de restrictions budgétaires de la part de l'État. Trop d'effectifs, disent-ils. Ainsi, depuis 20 ans, le nombre de salariés n'a cessé de diminuer. Les salaires sont quasiment bloqués. Cette politique fait l'affaire des entreprises privées comme le groupe sucrier Tereos, qui concurrence de plus en plus la chambre d'agriculture. L'agriculture bénéficie d'énormes subventions publiques dont celles de l'Europe. Entre 2018 et 2022, ce ne sont pas moins de 280 millions d'euros d'aides européennes qui ont été versées. Mais celles-ci vont majoritairement dans la poche des gros cultivateurs, des gros propriétaires fonciers, dont certains sont les rejetons des anciens colons esclavagistes. Alors que les petits planteurs peinent à joindre les deux bouts voire arrêtent leurs exploitations. En 10 ans, entre 2010 et 2020, le nombre des petites exploitations a diminué d'environ 20 %. Quant aux ouvriers agricoles, notamment les coupeurs de cannes qui sont pour la plupart des saisonniers, pas toujours déclarés, ils sont encore payés à la tâche et en dessous du SMIC. Dans les champs, on trouve aussi bien des ouvriers créoles que comoriens ou mahorais. L'exploitation patronale ne connaît pas de frontières. L'abolition des frontières entre les travailleurs est au cœur de mon combat en tant que communiste révolutionnaire.
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