Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs

Bonjour, je m'appelle Valérie Hamon. Je vis à Rennes où je travaille dans des ateliers de maintenance des rames voyageurs des trains régionaux. Je suis issue de famille ouvrière. J’ai commencé à travailler à la chaîne dans l'agroalimentaire où déjà les pauses pipi étaient chronométrées. J'ai connu aussi l'intérim dans l'électronique, dans l'automobile. J'y ai côtoyé des travailleurs à statut du handicap payés en-dessous du SMIC et affectés aux tâches les plus ingrates. Aux ateliers de maintenance des TER, on y contrôle et répare les trains. On vit au quotidien les économies de bouts de chandelle pour avoir des pièces, de l'outillage ou tout simplement de quoi s'essuyer les mains. Chaque tâche est enregistrée, tracée, découpée, chronométrée par les patrons pour diminuer les temps de remplacement de pièces ou la durée des essais sur les rames. Le nombre de TER et de voyageurs explose mais les rames sont gérées à flux tendu. Le matériel est insuffisant et on n'a pas assez de bras. Dans ces ateliers qui tournent 24h/ 24 et 7 jours sur 7, le travail de nuit est imposé avec des roulements qui détruisent notre santé. Jusqu'à 6 nuits d'affilée avec 48 heures de nuit sur une semaine et des temps de récupération insuffisants au point que certains collègues se retrouvent en inaptitude médicale. Il n'y a pas de raison de sacrifier sa santé pour des primes qui permettent à peine au salaire de dépasser le SMIC. Il est vital que les travailleurs usent de leur force collective pour contraindre les patrons à augmenter les salaires. Tout mon parcours m'a renforcée dans cette conviction : quelle que soit l'entreprise où l'on travaille quel que soit le statut auquel on est embauché, c'est nous qui actionnons tous les rouages de cette société. Nous en sommes la tête et les mains. Nous sommes indispensables à son bon fonctionnement. Contrairement à tous ces grands décideurs qui veulent accroître leurs profits sur notre dos. Alors c'est à nous, les travailleurs, de diriger la société.