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- Lutte ouvrière n°2268
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Article du journal
Avec les travailleurs de Pétroplus
Mercredi 11 janvier, Nathalie Arthaud est venue soutenir l'action des salariés de la raffinerie Pétroplus à Petit-Couronne, en Seine-Maritime, rencontrant d'abord les syndicats, avant de prendre la parole devant l'assemblée générale des travailleurs de la raffinerie.
Nathalie a aussi rencontré d'autres militants syndicaux, dont l'un avait apporté un extrait de presse sur les centaines de milliards d'euros échangés entre les banques européennes et la BCE, en disant : « Il est là, l'argent ! »
L'assemblée générale réunissait environ 500 personnes, salariés de la raffinerie ou d'entreprises sous-traitantes, militants syndicaux des entreprises de la région. Yvon Scornet, secrétaire CGT du Comité d'entreprise de la raffinerie, a raconté qu'il avait participé en 1974 à la première campagne d'Arlette Laguiller. Puis Nathalie s'est adressée à l'assemblée en déclarant : « Vous m'avez invitée au titre de candidate à l'élection présidentielle, et c'est vrai, je suis candidate. Mais je tiens à préciser que, même dans cette élection et dans cette campagne pour les présidentielles, je suis d'abord et avant tout une militante. »
Elle a ensuite rappelé les responsabilités de Shell dans la fermeture de Pétroplus, avant de défendre l'idée que la revendication qui pourrait unir les luttes est celle de l'interdiction des licenciements.
Avec tous les militants et les travailleurs de Pétroplus, la discussion a été chaleureuse et animée parce que d'emblée il était clair que la discussion se faisait entre militants du même camp, de la même classe sociale, même si l'on n'est pas d'accord sur tout.
Interdiction des licenciements !
Nathalie Arthaud a déclaré notamment aux travailleurs de Pétroplus
« Les patrons auxquels vous êtes confrontés sont des rapaces de haut vol ! À commencer par le trust Shell, une des plus grandes multinationales au monde, qui a réalisé 15 milliards de profits en 2010. La responsabilité de Shell dans la situation de la raffinerie aujourd'hui est écrasante. En vendant la raffinerie à des margoulins, Shell s'est débarrassé à bon compte d'un secteur moins rentable, pour s'assurer un taux de profit plus important, tout en sachant que le raffinage seul ne pourrait pas survivre. Et aujourd'hui Shell peut se laver les mains des problèmes de licenciements, des problèmes des retraites complémentaires, des problèmes de la dépollution du site.
Eh bien c'est trop facile ! Juridiquement, Shell n'a peut-être plus rien à voir dans la raffinerie de Petit-Couronne, mais c'est Shell qui s'est enrichi des années durant sur votre travail, c'est Shell qui a programmé la fermeture. Eh bien c'est Shell qui doit réparer ses propres dégâts, c'est à Shell d'assurer ici les emplois et les salaires. (...)
Je sais que la plupart des candidats qui m'ont précédée sont partisans d'une taxation des produits importés. Ce n'est pas mon cas. Je ne veux pas discuter de ces différentes options qui, à mon avis, comportent plus d'inconvénients que d'avantages pour les travailleurs. Mais je veux simplement faire remarquer qu'en discutant de tout cela, on risque de perdre de vue l'essentiel. Et l'essentiel, c'est de sauver les emplois et de sauver les salaires.
Voilà pourquoi je défends une revendication simple et qui vaut pour tous les travailleurs, qui vaut pour toutes les entreprises du pays : celle de l'interdiction des licenciements ! »