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- Lutte ouvrière n°2444
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Article du journal
Logement
les APL dans le collimateur
« L’effort pour l’armée doit être compensé par des économies sur le logement et la santé », avait déclaré le ministre des Finances Michel Sapin, le 30 avril. Mais en ce qui concerne le logement, une campagne est engagée contre les aides personnalisées au logement (APL).
Déjà, l’Inspection des finances avait proposé de commencer par s’en prendre à l’APL des étudiants, ce que le gouvernement avait avalisé dans un premier temps, avant de déclarer qu’il allait chercher autre chose pour réaliser des économies « substantielles ». Mais l’idée revient dans un rapport du député PS François Pupponi. Tout en écartant « un rabotage général des APL », il propose, sous prétexte de rendre l’APL plus équitable, de la supprimer à certains étudiants et aussi à 10 % de locataires qui en sont bénéficiaires et disposent d’un patrimoine supérieur à 30 000 euros, que ce soit une résidence secondaire ou de l’argent mis sur une assurance-vie.
Ce ne serait pas la première fois qu’une réforme commence par s’attaquer aux moins pauvres pour s’étendre ensuite plus largement. Ce rapport s’inscrit dans une campagne contre les APL, accusées d’être responsables d’une flambée des loyers : les propriétaires sont incités à augmenter les loyers dès lors qu’ils savent que leur locataire va pouvoir ainsi s’en faire payer une partie.
En admettant qu’un tel argument contienne une once de vérité, on peut douter en sens inverse qu’une baisse des APL entraîne une baisse des loyers. Le montant des APL a déjà été gelé sans qu’il y ait pour autant de gel des loyers. Les salaires sont quasiment bloqués, un nombre croissant de locataires se trouvent au chômage ou dans un enchaînement de petits boulots qui ne leur assurent pas de salaire régulier, mais les loyers n’ont pas baissé parallèlement à la diminution des ressources des locataires !
Vouloir réduire ou supprimer les APL, c’est tout simplement une façon de plus de faire les poches aux plus pauvres.